Twitter mise sur la télévision. Ce début de semaine en a apporté de nouvelles preuves. La société américaine a racheté deux start-up spécialisées dans la mesure d'audience : le britannique SecondSync et le français Mesagraph. Le montant de ces transactions n'a pas été dévoilé et Twitter n'a pas commenté l'information. « Twitter n'est pas seulement la plate-forme qui concentre la grande majorité des commentaires en matière de télévision sociale, c'est aussi une immense source d'opportunités pour les annonceurs qui souhaitent toucher leur audience de manière créative et efficace », se réjouissent les fondateurs de Mesagraph dans le communiqué diffusé sur le site de la start-up.
Créé par trois ingénieurs
Mesagraph a été créé en 2010 par trois ingénieurs français, Sébastien Lefebvre, Guy Hugot-Derville et Cédric Delfosse. A ses débuts, la société a mis au point un moteur de recherche pour réseaux sociaux, puis a fait évoluer son concept vers un outil d'analyse des réseaux sociaux, essentiellement basé sur les données de Twitter. C'est ainsi que Mesagraph a conçu un observatoire de la « social TV », analysant la popularité des programmes télévisés sur le réseau social et publiant chaque semaine la liste des émissions les plus commentées, avec pour chacune le nombre de tweets liés. L'an dernier, la société a aussi lancé une étude sur la « social TV » en partenariat avec Médiamétrie. Cette étude indiquait notamment qu'un internaute sur cinq avait déjà commenté un programme télévisé sur un réseau social ou sur le site de la chaîne. Mesagraph travaille aussi pour des clients comme France Télévisions, Canal+, M6, TF1, Microsoft ou encore Mediabrands.Avec ce rachat, les équipes de la société (une dizaine de personnes), jusqu'ici regroupées au siège parisien, seront intégrées aux équipes européennes de Twitter à Londres. Twitter finalise là sa première acquisition dans l'Hexagone, un an après l'ouverture de son bureau en France. Il confirme aussi ses ambitions dans un secteur où Facebook tente de le concurrencer.Mesagraph comptait à son capital le fonds d'investissement lorrain Sadepar, qui avait investi plusieurs centaines de milliers d'euros dans la société dès 2011. A l'époque, elle avait aussi reçu le soutien de SNCF Développement, à hauteur de 75.000 euros. Une autre levée de fonds a eu lieu l'an dernier, pour un montant inconnu. La jeune pousse avait également fait partie de la première promotion de l'accélérateur parisien Le Camping, lancé il y a trois ans par l'association Silicon Sentier et qui place ainsi une première start-up auprès de l'un des géants américains du Net.