"Il vivait reclus à l'extrême", a déclaré jeudi lors d'une conférence de presse le responsable régional Michael Lohnegger. "Il était peu enclin à participer aux activités normales du monde réel, préférant se réfugier dans le virtuel".
"Sa grande passion, c'était les jeux de tir en ligne à la première personne", a-t-il ajouté en référence à un genre de jeu vidéo fondé sur des combats en vision subjective. "Il entretenait naturellement des contacts sociaux avec cette communauté".
Ce drame sans précédent dans ce pays paisible d'Europe centrale a plongé la ville de Graz, située dans le sud-est, sous le choc. Un deuil national a été décrété et les messages de solidarité ont afflué.
Deux jours après le drame, les enquêteurs ont pu reconstituer le massacre, préparé "dans les moindres détails" après des "recherches approfondies" sur les horaires et le fonctionnement interne, selon une note manuscrite retrouvée à son domicile dans les environs de la ville.
Le jeune homme est entré dans l'école à 09H43 (07H43 GMT) par l'entrée principale, avec dans son sac à dos un fusil de chasse, un pistolet Glock et des munitions, alors que de 350 à 400 élèves se trouvaient en classe.
Il s'est directement rendu aux toilettes du troisième étage pour enfiler des lunettes de tir et un casque audio. Puis il est descendu d'un étage et a ouvert le feu "sans discernement", touchant des élèves de troisième.
Il est remonté et a tiré sur une classe de première dont les occupants avaient tenté de se barricader.
Il est finalement retourné aux WC où il s'est tiré une balle dans la tête.
Selon l'enquête en cours, il n'entretenait "pas de liens personnels étroits" avec les victimes, mais connaissait la professeure morte à l'hôpital de ses blessures.
Selon Michael Lohnegger, il n'a laissé aucun élément prouvant qu'il ait exprimé de la colère envers son ancienne école qu'il avait fréquentée en troisième et seconde. Il avait redoublé avant d'en partir il y a trois ans.
Outre cette enseignante, six jeunes filles et trois garçons, dont un Franco-Autrichien et un Polonais, âgés de 14 à 17 ans, ont succombé aux tirs. Onze personnes ont été blessées, parmi lesquelles deux Roumains et un Iranien.
A l'âge de la majorité, il avait été reconnu "inapte" au service militaire après avoir échoué aux tests psychologiques, a indiqué à l'AFP le colonel Michael Bauer, porte-parole du ministère de la Défense.
Cette tuerie a ouvert un débat sur un éventuel durcissement de la législation sur les armes, alors que l'Autriche en compte 1,5 million pour 9,2 millions d'habitants.
Le meurtrier était titulaire depuis mai d'un permis de port d'armes nécessitant une évaluation psychologique qu'il avait obtenue en mars, mois pendant lequel il avait aussi effectué cinq exercices de tir en club.
A la majorité, il avait cependant été reconnu "inapte" au service militaire après avoir échoué aux tests psychologiques, a indiqué à l'AFP le colonel Michael Bauer, porte-parole du ministère de la Défense.
Il avait également fabriqué une bombe mais aurait "manqué de temps" pour la "rendre opérationnelle".