"Je pense que des progrès ont été accomplis", a déclaré le président américain depuis la Maison Blanche, disant espérer avoir "accompli quelque chose" lors de cet appel qui s'est, selon lui, "très bien passé".
Le président russe avait auparavant de son côté qualifié la conversation d'"utile". A la presse, il a ajouté que la Russie était prête à travailler avec l'Ukraine sur un "mémorandum" concernant un "possible traité de paix" et a souligné le besoin de "trouver des compromis" chez les deux parties au conflit.
"La Russie et l'Ukraine vont démarrer immédiatement des négociations en vue d'un cessez-le-feu, et de manière plus importante, en vue d'une fin à la guerre", a assuré le président américain après l'appel téléphonique, sur sa plateforme Truth Social.
M. Trump s'est en parallèle entretenu avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui a dit lundi avoir demandé au président américain de ne prendre "aucune décision" sur l'Ukraine sans l'aval de Kiev.
Le dirigeant ukrainien a dit vouloir convaincre Washington d'imposer de nouvelles sanctions à la Russie, qui "seraient déterminantes" sur sa capacité à poursuivre son invasion de l'Ukraine.
A l'inverse, Vladimir Poutine "bénéficierait" d'un éventuel désengagement américain des pourparlers de paix sur l'Ukraine, a-t-il estimé sur les réseaux sociaux.
Il a encore précisé que "si la Russie pose des conditions pour le retrait de nos troupes de notre territoire, cela signifie qu'elle ne souhaite pas de cessez-le-feu et ne veut pas que la guerre prenne fin".
Le président américain a précisé avoir appelé plusieurs dirigeants européens pour les tenir informés de la teneur de la conversation avec Vladimir Poutine.
Le président français, Emmanuel Macron, le chancelier allemand, Friedrich Merz, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, et le président finlandais, Alexander Stubb, participaient à cet appel, a précisé Donald Trump, qui a aussi dit que le Vatican était prêt à accueillir les négociations russo-ukrainiennes.
- "Compromis" -
Les pourparlers vendredi entre Ukrainiens et Russes, les premiers depuis 2022, n'ont pas abouti au cessez-le-feu réclamé par l'Ukraine et ses alliés, les attaques meurtrières se poursuivant sur le terrain. La Russie a ainsi envoyé dans la nuit de samedi à dimanche un nombre "record" de plus de 270 drones explosifs, selon Kiev.
Après cette rencontre à Istanbul, Vladimir Poutine a cependant affirmé lundi que les discussions avec l'Ukraine allaient dans "la bonne voie".
"La question est bien sûr que les parties russe et ukrainienne fassent preuve d'un maximum de volonté de paix et trouvent des compromis qui satisfassent toutes les parties", a-t-il lancé.
Donald Trump avait déclaré samedi qu'il parlerait à son homologue russe "pour mettre fin au bain de sang", disant espérer parvenir à un cessez-le-feu.
En plus de trois ans depuis le début de l'invasion russe, au moins plusieurs dizaines de milliers de personnes sont mortes, civils et militaires confondus.
Lors d'un point presse lundi avant l'appel, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a affirmé que le président américain était devenu "las et frustré" de l'attitude de Moscou et Kiev.
Dans son avion de retour de Rome où il s'est entretenu avec le président ukrainien, le vice-président américain JD Vance a également regretté une "impasse" dont l'Ukraine et la Russie devraient sortir.
- Sanctions -
Volodymyr Zelensky, qui paraît de plus en plus acculé, a dit lundi vouloir lui aussi un cessez-le-feu "complet et inconditionnel" de 30 jours, "suffisamment long" dans le temps pour permettre des discussions, et avec "la possibilité d'une prolongation".
Le président russe a repoussé jusque-là toutes les demandes de Kiev de trêve préalable à des discussions, estimant qu'une telle pause dans les combats permettrait aux forces ukrainiennes de se réarmer grâce à l'aide militaire occidentale.
Avant l'entretien entre Donald Trump et Vladimir Poutine, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait dit s'attendre à un travail "laborieux" et "peut-être long" en vue d'un règlement du conflit.
De leur côté, les Européens, soutiens de Kiev, tentent de faire bloc et de faire pression sur Moscou, menaçant de sanctions "massives" si le Kremlin ne finissait pas par accepter une trêve.
A l'avantage sur le front face à des troupes ukrainiennes moins nombreuses, les forces russes ont revendiqué lundi la prise de deux localités, une dans la région de Soumy (nord-est) et l'autre dans celle de Donetsk (est), épicentre des combats.