La dernière enquête de conjoncture de Bpifrance vient confirmer un durcissement des conditions économiques et ses premiers effets pour les entreprises. Interrogés en toute fin d’année dernière, quelque 5 000 dirigeants de TPE-PME estiment ainsi que 2024 aura été plus dure que prévu. Le recul de 0,5 % de chiffre d’affaires par rapport à 2023, attendu lors de la précédente enquête (juin 2024), devrait, en fait, atteindre 1,8 %. En cause, des carnets de commande qui se sont fortement dégarnis au second semestre 2024 et des difficultés d’approvisionnement qui entravent encore le fonctionnement de 29 % des TPE-PME.
Un ralentissement sur le second semestre 2024
Cette dégradation touche particulièrement les petites structures. Les TPE de moins de 10 salariés voient ainsi leur chiffre d’affaires se contracter de 3,7 % sur 2024. Seules les PME de plus de 100 employés tablent sur une évolution positive (+0,7 %), même si cette dernière reste très en deçà du « rythme moyen observé dans l’enquête depuis 2000 (+4,5 %) », précise Bpifrance. Les entreprises exportatrices, qui jusque-là étaient moins exposées que celles axées sur le marché domestique, déclarent également enregistrer une baisse de leur activité sur le second semestre 2024.Sans surprise, les dirigeants sont désormais plus nombreux à déclarer une baisse de leurs effectifs en 2024 (18 % soit +7 points sur le second semestre) qu’une hausse (17 % soit -4 points). Ce « réajustement » des effectifs impacte principalement les PME de plus de 10 salariés.Enfin, interrogés sur les investissements, seulement 43 % des dirigeants déclarent en avoir fait en 2024. Pour rappel, ils étaient 46 % à avoir investi en 2023 et 55 %, en moyenne annuelle, sur la période 2001-2023.
Peu d’espoir pour 2025
Si 22 % des dirigeants de TPE-PME prévoient une hausse de leur activité sur 2025, 25 % tablent sur une baisse. « Alors qu’ils sont nombreux à faire part de contraintes de demande élevées, ils s’attendent à voir leurs carnets de commande, déjà peu remplis en 2024, se dégarnir encore un peu plus début 2025 », précisent les auteurs de l’étude.Dans cette ambiance morose, les embauches devraient ralentir dans les petites structures. L’étude note ainsi que l’indicateur de prévision d’embauche est repassé sous sa moyenne 2001-2023 pour les TPE-PME de moins de 100 salariés. Seules les plus de 100 maintiennent une dynamique d’embauche pour 2025. Côté investissements, 47 % des dirigeants interrogés prévoient d’en réaliser en 2025. Un chiffre en recul de 3 points par rapport aux prévisions d’investissement enregistrées lors de l’enquête de janvier 2024. Une baisse de leurs investissements que les dirigeants expliquent par une demande contrainte, un coût du crédit jugé trop élevé et un manque de visibilité sur la politique économique à venir en raison de la dissolution de l’Assemblée nationale.