"Actuellement la Schaubühne montre plus de 500 représentations par an à Berlin, avec un taux de remplissage de 99,9% pour cette saison et jusqu'à 100 représentations de théâtre invitées par an. Ce vaste programme ne pourrait être maintenu que jusqu'à fin 2025", écrit l'institution sur son site internet.

"Ensuite, la Schaubühne risque de déposer le bilan si elle ne se soumet pas à un programme de démantèlement et de transformation massif, perdant ainsi ce qu'elle représente à Berlin et partout dans le monde", prévient-elle.

La scène artistique berlinoise est mobilisée depuis plusieurs semaines contre le plan d'économies du gouvernement de la ville qui prévoit environ 130 millions d'euros de coupes budgétaires dans la culture, soit 12% de dépenses en moins.

Fondée en 1962 dans l'ouest de Berlin, quand la ville était alors séparée par le Mur, la Schaubühne s'est très vite distinguée par sa programmation politiquement engagée, ses metteurs en scène et ses acteurs renommés comme Bruno Ganz ou Otto Sander.

Son codirecteur Thomas Ostermeier, arrivé à la Schaubühne en 1999 alors jeune trentenaire, est connu pour avoir présenté une vingtaine de pièces de théâtres au festival d'Avignon. Son Opéra de Quat'Sous avait été présenté à la Comédie française en 2023.

Il y a une semaine, plusieurs centaines de professionnels de la culture berlinoise, dont Lars Eidinger, l'acteur phare de la Schaubühne, ont manifesté devant l'emblématique porte de Brandebourg pour dénoncer la réduction "radicale" des dépenses culturelles, alors que la scène artistique berlinoise souffre déjà de l'envolée des loyers.

D'autres institutions disent aussi craindre pour leur existence, leurs emplois ou leur programmation.

Coupée en deux pendant près de trente ans par un mur, la ville de Berlin est particulièrement riche en opéras (trois) et en théâtres (près d'une dizaine sont renommés). Mais après la réunification, cette scène particulièrement dense est devenue de plus en plus difficile à financer.