Faute de règles, c'est sur un terrain ludique que l'immobilier tertiaire a décidé de jouer la transition énergétique. L'Institut français pour la performance énergétique du bâtiment (Ifpeb) livre cette semaine les premiers résultats du nouveau concours Cube 2020 des immeubles d'entreprise les plus économes en énergie.Cet organisme est financé par une dizaine d'acteurs de l'immobilier comme BNP Paribas Immobilier ou Eiffage Construction. Son directeur, Cédric Borel, justifie cette démarche volontaire en rappelant que les réglementations sur la rénovation thermique du tertiaire issues du Grenelle ou des directives européennes restent au point mort.Ce concours s'inspire de ceux déjà lancés en Europe ou aux Etats-Unis, où l'Agence de protection de l'environnement (EPA) met en compétition, chaque année, plus de 3.000 des meilleurs élèves de son inventaire de 600.000 bâtiments réalisés dans le cadre de son label Energy Star.Cube 2020 cherche à valoriser les meilleurs usages des bâtiments existants. A conception identique et avant investissements, un bâtiment peut être 20 % plus sobre grâce à une bonne gestion, des employés formés, etc. « L'impact de l'usage sur la performance d'un bâtiment est la grande redécouverte de ces trois dernières années », insiste Cédric Borel. L'Ifpeb utilise pour ses calculs le protocole international IPMVP, qui sert par exemple pour le calage des contrats de performances énergétiques.Pour cette première édition, seuls 25 entreprises ou organisations et 71 bâtiments ont joué le jeu, aux deux tiers en régions. A elle seule, la division immobilière de La Poste a inscrit une dizaine de centres.Lancée au début de l'année, la compétition a déjà produit ses effets puisque les 5 meilleurs élèves ont baissé en quatre mois leur consommation de plus de 5 % en moyenne. La première place revient à mi-parcours (ce concours s'étalant sur l'année) au siège de Carmine à Bobigny, société spécialisée dans la rénovation. L'an prochain, l'Ifpeb vise 10 fois plus de participants.