Le milliardaire républicain a assuré début mai vouloir instaurer des droits de douane de 100% sur les films produits hors des Etats-Unis, pour sauver selon lui un Hollywood qui serait "en train de mourir à une vitesse fulgurante", face à la fuite des tournages l'étranger.
Une annonce qui a semé effroi et confusion dans l'industrie. De nombreux professionnels estiment que ces surtaxes nuiraient aux financements des films et séries, sans vraiment permettre aux Etats-Unis de redevenir une terre de tournage attractive par rapport aux nombreux pays (Royaume-Uni, Canada, France, etc.) qui proposent des avantages fiscaux.
La lettre remercie M. Trump pour son "soutien" et sa "compréhension de la nécessité d'augmenter la production cinématographique et télévisuelle nationale afin de ramener des emplois aux États-Unis".
Mais plutôt que de mentionner les droits de douane, elle réclame au président d'intégrer à la grande loi budgétaire en préparation au Congrès divers avantages fiscaux pour les productions qui choisissent de tourner en Amérique.
"Le retour d'une plus grande partie de la production aux États-Unis nécessitera une approche nationale et des solutions politiques globales, notamment celles que nous proposons", estime la lettre, signée par la Motion Picture Association, organisation qui représente les grands studios hollywoodiens, et par divers syndicats, dont ceux des acteurs (SAG-AFTRA), réalisateurs (DGA), producteurs (PGA) et scénaristes (WGA).
Le document appelle aussi, "à plus long terme", à "la mise en place d'un régime fédéral d'incitations fiscales pour le cinéma et la télévision".
Soit exactement ce qu'a proposé le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, la semaine dernière: le démocrate s'est dit prêt à collaborer avec M. Trump pour lancer un plan fédéral de 7,5 milliards de dollars afin soutenir le secteur audiovisuel, sous forme de crédit d'impôt.
Outre les organisations professionnelles, la lettre est signée par Sylvester Stallone et Jon Voight, deux figures majeures d'Hollywood que M. Trump avait nommés comme ambassadeurs pour lui fournir des pistes afin de redresser l'industrie.
Selon la presse spécialisée, M. Trump a annoncé son projet de droits de douane pour le cinéma sur Truth Social lors d'un week-end où M. Voight lui a remis un vaste rapport, qui comprenait cette idée dans un cadre restreint, parmi de nombreuses autres mesures.
L'instauration de ces droits de douane reste très incertaine. La semaine dernière, Donald Trump a expliqué qu'il souhaite prochainement rencontrer des représentants du secteur audiovisuel.
"Je ne cherche pas à nuire à l'industrie, je veux l'aider", a-t-il affirmé, après que la Maison Blanche a fait savoir "qu'aucune décision" n'avait été prise.