A en croire l'enquête 2014 menée par le Syndicat national de la banque et du crédit (SNB), deuxième organisation syndicale du secteur, le moral de la profession est en berne. En effet, sur les 5.739 adhérents du syndicat SNB qui se sont pliés à l'exercice d'évaluation des risques psychosociaux dans le secteur de la banque, plus de 4.000 estiment pâtir d'une surcharge de travail ou encore de la multiplication des procédures et normes. Autant de causes de stress pointées du doigt par l'organisation syndicale : « Malgré l'atmosphère feutrée qui prévaut dans les banques, le stress s'y est exacerbé ces dernières années », déplore Régis Dos Santos, président du SNB CFE-CGC.En tête des griefs pour les banquiers figure surtout le manque d'autonomie dans leur travail. Selon l'enquête menée par le syndicat, seuls 48,8 % estiment ainsi avoir la possibilité de prendre des décisions de façon autonome. Et la lassitude semble aussi l'emporter pour près de la moitié d'entre eux puisque 48,4 % mettent en cause la répétition de leurs tâches.Dans les établissements, ce sont les salariés qui répondent chaque jour aux demandes des clients, en « front office », en agence ou centres d'appels, qui restent les plus exposés aux causes de stress. En effet, plus de 57 % d'entre eux indiquent avoir à traiter des « clients en situation de détresse », tandis que 77,9 % sont confrontés à des « tensions lors de leurs échanges » avec leurs clients.La situation s'est toutefois sensiblement améliorée depuis la crise financière, alors que la défiance du public envers les établissements financiers atteignait son paroxysme. En effet, dans la première enquête réalisée par le SNB en 2011, 61,9 % des 2.942 salariés interrogés révélaient avoir parfois des échanges tendus avec leurs clients, tandis qu'aujourd'hui ils ne sont plus que 55,6 %. Autre point positif : 89,3 % des banquiers interrogés par le syndicat estiment que leur travail est utile aux autres.

Réductions d'effectif

Les banquiers restent néanmoins tourmentés. Dans une industrie en profonde transformation, touchée par la révolution numérique, les inquiétudes sont de plus en plus vives : « D'ici trois à cinq ans, le secteur va connaître des évolutions significatives dans la configuration des réseaux d'agences. Certaines professions de niche devraient être épargnées, mais des réductions d'effectif sont à prévoir », averti Régis Dos Santos.Ce contexte d'incertitudes conduit bon nombre de salariés à modérer leurs ambitions : 78,4 % des personnes interrogées par le SNB estimaient en 2011 que leurs perspectives de promotion étaient « faibles », contre 80,3 % dans l'enquête 2014. Et si la banque figure toujours parmi les premiers employeurs privés en France, les salariés sont aussi de plus en plus pessimistes quant à la sécurité de leur emploi : en 2011, seuls 23,1 % des salariés interrogés par le SNB estimaient la sécurité de leur emploi menacée, contre 28,9 % des personnes interrogées en 2014.