"L'économie est dans un tel état qu'elle ne peut pas supporter le moindre choc... Il n'y a pas de place à l'erreur", a déclaré Anura Kumara Dissanayake devant le Parlement où il dispose désormais d'une majorité des deux tiers.

"Ce n'est pas le moment de discuter si les termes (de l'accord avec le FMI) sont bons ou mauvais, si l'accord nous est favorable ou non... Le processus a duré environ deux ans et nous ne pouvons pas tout recommencer", a-t-il noté. 

L'économie du Sri Lanka s'est effondrée en 2022, contraignant son gouvernement à faire défaut sur sa dette publique, alors estimée à 46 milliards de dollars. Le pays s'est retrouvé à cours de devises.

Plusieurs semaines de manifestations populaires contre les pénuries et l'inflation qui ont suivi ont causé en juillet 2022 la chute du président de l'époque, Gotabaya Rajapaksa.

En échange d'une aide de 2,9 milliards de dollars du FMI, son successeur Ranil Wickremesinghe a multiplié les hausses d'impôts et les coupes dans les dépenses publiques, et a promis de restructurer une cinquantaine d'entreprises publiques. 

La pilule a été très amère pour les Sri-Lankais, mais le plan de sauvetage a permis de mettre fin aux pénuries de nourriture, de carburant et de médicaments et de rétablir la croissance économique.

Marxiste de formation mais reconverti à l'économie de marché, M. Dissanayake s'était élevé contre cet accord avec le FMI, s'engageant à en renégocier certaines clauses - et à augmenter les salaires, entre autres promesses sociales. 

La rancoeur des électeurs envers la classe politique traditionnelle rendue responsable de la débâcle économique du pays a largement contribué à son élection.

La troisième revue - retardée - du programme de prêts sur quatre ans du FMI pourrait être conclue d'ici ce week-end, le ministère des Finances devant s'entretenir avec une délégation en visite à Colombo, a précisé jeudi le président, arrivé au pouvoir en septembre. Le Sri Lanka attend le déblocage d'une tranche de 330 millions d'euros.

M. Dissanayake avait obtenu en octobre un prêt de 200 millions de dollars auprès de la Banque mondiale. Il avait aussi approuvé un accord signé par son prédécesseur en septembre avec les créanciers privés du pays pour la restructuration d'une dette de 12,5 milliards de dollars en obligations souveraines.