« De 9 à 10 % des Français sont abonnés à des salles de sport », relève François Laharrague, directeur associé de Nova Consulting. Soit plus de 6 millions de Français ! « Le marché du sport, en France, relève d'une tendance de fond qui grossit en taille, et en termes d'investissement, de création d'entreprise, d'argent généré. La Sportech représente 2 % des levées de fonds à l'échelle mondiale, près de deux fois plus qu'avant le Covid », ajoute l'expert.Soit, en France, un milliard d'euros investis entre 2018 et 2022 dans les start-up du business sportif. Un montant assez comparable avec ceux de l'Allemagne et de l'Angleterre, les deux pays européens locomotives en la matière, selon l'expert. Pour accompagner ces entreprises, cinq incubateurs - dont Grand Paris Sport, l'Agglo du Saint-Quentinois ou Annecy Base Camp - ouverts à Paris et en région, couvrent tous les domaines. Preuve de cet engouement pour l'activité physique, « 58 % des 16-25 ans font du sport à domicile », complète François Laharrague. Tandis que les salles de sport se multiplient, avec plus de 4.370 clubs recensés, et donc plus de 6 millions de clients et un chiffre d'affaires supérieur à 2 milliards d'euros, ce qui en fait du fitness un marché particulièrement disputé, selon le cabinet Xerfi.

Escalade, Pilates, Yoga

Parmi les activités physiques qui grimpent, on trouve l'escalade. Arkose est un réseau de salles spécialisées, fondé en 2013 par quatre associés, qui exploite 25 établissements en France, emploie 500 salariés, et a bouclé l'année 2022 sur un chiffre d'affaires (CA) de 35 millions d'euros. « Nous avons ouvert dix salles depuis la crise sanitaire. L'escalade véhicule l'image d'un sport healthy, de pleine nature, et qu'on peut pratiquer à côté de chez soi », analyse Grégoire de Belmont un des cofondateurs. Arkose prévoit l'ouverture de quatre nouvelles salles en France en 2023, deux en Europe (Bruxelles et Madrid), ainsi qu'un chiffre d'affaires de 43 millions d'euros. Avec des tarifs allant de 11 euros l'entrée à 600 euros l'abonnement mensuel, l'enseigne séduit autant les invités d'un soir que les pratiquants les plus accrocs. Grâce à ses bars, restaurants - qui génèrent 30 % du CA du réseau -, salles de yoga et de Pilates, Arkose a su créer un univers propice à la détente, au loisir et à la consommation, où l'on se donne rendez-vous après le bureau. « Nous avons cherché à développer des lieux dans lesquels la convivialité est mise en avant très fortement. Les gens vont se parler, se donner des conseils. On recrée un lien social en escaladant un mur, lien qu'on cherche ensuite à faire durer autour d'un repas ou d'une bière », explique le cofondateur de 47 ans. Depuis sa création, Arkose a levé 27,5 millions d'euros auprès de NextStage, Bpifrance et Audacia - le fonds de Charles Beigbeder.

Le bien-être mental en entreprise

La société Teale s'est, quant à elle, engouffrée dans le marché des entreprises en 2021. Sa mission ? Rendre le sujet de la santé mentale accessible aux collaborateurs, en les aidant à décortiquerleurs émotions, à mieux comprendre les mécanismes de leur cerveau et à acquérir les bons réflexes. Pour se différencier, la start-up a mis au point une application, basée sur un algorithme de personnalisation, de chiffrage de données. Elle permet de prédire les signaux faibles d'un mal être en entreprise, et les risques avant qu'ils ne se matérialisent. La société de 25 salariés accompagne plus d'une centaine d'entreprises, une dizaine de milliers de collaborateurs via les entreprises, et peu moins d'un demi-million de personnes à travers les mutuelles. Pour accélérer son développement, et recruter 55 nouveaux salariés d'ici à fin 2024, Teale a bouclé en août 2023 une levée de fonds de 10 millions d'euros. « La santé mentale, devenue première cause d'absentéisme, coûte 3.000 euros par an et par salarié quand elle n'est pas adressée. En mars 2023**, 44 % des salariés déclaraient se sentir en détresse psychologique et 28 % en burn-out. Le potentiel du marché est grandissant », ajoute Julia Néel Biz, l'une des cofondatrice de Teale.Le marché sport et bien-être est déjà bien couvert, mais il peut encore se muscler sur le segment du coaching des cadres dirigeants selon François Laharrague. « Il y a une réelle demande de grands dirigeants et de cadres, qui souhaitent bénéficier d'accompagnement ou de coaching par des préparateurs mentaux ou des sportifs de haut niveau. » * Etude de perception menée par Ipsos pour Malakoff Humanis du 17 mars au 5 avril 2023, auprès de 3.500 salariés exerçant une activité professionnelle dans une entreprise privée ou dans une entreprise publique avec un contrat de droit privé.