Un scénario de sortie de grève est en train de s'esquisser à la SNCF. La CGT-cheminots et SUD-rail, les deux principaux syndicats qui appellent à cesser le travail, ont pourtant annoncé mercredi la reconduction du mouvement pour 24 heures, en appelant à amplifier la mobilisation. Mais les réunions organisées, dès mercredi soir, puis à nouveau jeudi matin entre le secrétaire d'Etat aux Transports, Frédéric Cuvillier, et les 4 organisations représentatives à la SNCF, pourraient offrir à toutes les parties l'opportunité de clore le conflit sans perdre la face.A l'origine, Frédéric Cuvillier devait rencontrer les syndicats dans l'après-midi de jeudi. Ce calendrier a été accéléré : « Toutes les organisations syndicales seront reçues dès ce soir, cette nuit si nécessaire, demain matin encore pour pouvoir expliciter l'enjeu de la réforme ferroviaire », a-t-il déclaré mercredi à la presse à l'Assemblée nationale.Cette accélération du calendrier a deux avantages. Elle contente les syndicats grévistes, qui peuvent ainsi expliquer à leurs troupes que leur mobilisation a fait bouger les lignes. Surtout, ces discussions devraient s'achever avant les assemblées générales de cheminots de jeudi, qui décideront de poursuivre ou non le mouvement. Les éventuelles concessions faites par les pouvoirs publics pourraient ainsi donner du grain à moudre à ceux qui appelleront à une reprise du travail lors des votes.

Garanties ou concessions

Et le gouvernement s'est déjà dit prêt à donner des gages. « Les marges de manoeuvre existent », a indiqué Frédéric Cuvillier, se gardant bien, toutefois, de préciser lesquelles. Le retrait de la réforme ferroviaire, exigence initiale de SUD-rail, semble, toutefois, hors de question. Mais les deux organisations essaieront sans doute d'obtenir un maximum de garanties et/ou de concessions sur l'intégration du futur système ferroviaire, qui doit articuler trois établissements publics (Epic) au lieu de deux aujourd'hui. Avec l'espoir, pour le gouvernement, que ces gages mèneront à une reprise du travail.La direction de la SNCF, de son côté, estime que la mobilisation est en recul. Mercredi, elle estimait le taux de grévistes pour l'ensemble du personnel à 27,84 %. « On est loin du pari annoncé des deux syndicats d'avoir 50 % des grévistes », selon François Nogué, le DRH du groupe. « Par des chiffres volontairement erronés, la direction de la SNCF se ridiculise », a répliqué la CGT.Pour ce jeudi, l'entreprise publique promet une « amélioration significative » de son plan de transport, avec notamment 50 % des TER et des TGV en moyenne.