Le duopole Apple-Samsung dans les smartphones commence à donner des signes de fatigue. Pour la première fois depuis quatre ans, le leader mondial a vu sa part reculer au premier trimestre : Samsung n'écoule plus que 31 % des smartphones vendus dans le monde, soit un point de pourcentage de moins qu'il y a un an. Quant au californien, il n'est plus qu'à 15 % (2 points de moins) faute de disposer d'une vraie offre d'entrée de gamme. L'iPhone 5C, introduit l'an dernier, demeure en effet un produit de luxe. « La part de marché combinée de Samsung et d'Apple a glissé de 50 % au premier trimestre 2013 à 47 % au premier trimestre 2014 », résume Linda Sui, de Strategy Analytics, dans un communiqué paru hier. Et pourtant, les ventes en volume des deux groupes continuent de croître (voir graphique). Elles vont de pair avec des profits extraordinaires. Hier, Samsung Electronics a publié un résultat net en hausse de 7 % à 5,2 milliards d'euros sur le trimestre écoulé. Le groupe dépend de plus en plus de ses mobiles qui lui rapportent 76 % de son résultat d'exploitation. Même constat chez Apple, qui a enregistré un résultat net en hausse de 7 %, à 10,2 milliards de dollars de janvier à mars. L'iPhone pèse désormais 57 % du chiffre d'affaires.

Des chinois mondialisés

Le tandem ennemi n'a pas franchement démérité. Mais la progression des ventes n'est pas assez rapide sur un marché à la croissance galopante (+ 33 % au premier trimestre selon Strategy Analytics, soit 285 millions d'unités écoulées). Désormais, c'est dans les pays émergents que les choses se passent. Or, les nouveaux conquérants chinois sont bien plus réactifs qu'Apple ou Samsung. Après avoir racheté les terminaux de Motorola, Lenovo frôle désormais les 5 % de part de marché, à égalité avec Huawei. Devenu en quelques années le géant mondial des équipements de réseaux télécoms, ce dernier maintient son rang dans les smartphones grâce à un cocktail de technologie et de prix bas. Lenovo et Huawei sont désormais largement internationalisées, grâce notamment au rachat des PC et des serveurs d'IBM pour la première, et aux contrats signés avec des opérateurs européens et africains pour la deuxième, elles ont un potentiel important. LG frappe aussi à la porte du club des 5 % : le groupe coréen, qui a publié hier une perte dans les mobiles de janvier à mars, a tout de même vendu 12,3 millions de smartphones en trois mois.