Réunir dans un même tour de table Xavier Niel, Marc Simoncini, Jacques-Antoine Granjon - qui ont déjà investi à eux trois dans plusieurs dizaines de start-up en France, dont le fabricant d'acoustique Devialet -, Pierre Kosciusko-Morizet ou encore deux des plus gros fonds d'investissement français, ID Invest et Elaia Partners, n'est pas si fréquent. Surtout pour une société qui n'a que deux ans d'existence. La plate-forme SmartAngels, qui met en relation les entreprises ayant besoin de se financer et les investisseurs, vient de lever elle-même 1 million d'euros auprès de ces superstars du Net, mais aussi auprès de huit autres « business angels », parmi lesquels le fondateur d'Allociné, Jean-David Blanc, le fondateur de FaberNovel, Stéphane Distinguin et Olivier Mathiot, co-fondateur de PriceMinister, ainsi que le fonds d'investissement XAnge. Les nouveaux actionnaires prennent une part minoritaire du capital.

Tiers de confiance

Depuis son lancement, SmartAngels a financé dix entreprises et leur a permis de lever 4 millions d'euros. Environ 5.000 personnes sont inscrites sur la plate-forme. « Nous nous positionnons sur les entreprises en croissance, qui ont déjà démarré leur activité mais recherchent des fonds pour la développer, indique Benoît Bazzocchi, fondateur de SmartAngels. La cible, ce sont les entreprises qui ont besoin de 100.000 à 1 million d'euros, quel que soit leur secteur d'activité. » Les start-up sont, évidemment, les premières concernées, mais la plate-forme a aussi permis, par exemple, à une chaîne de vêtements pour enfants de trouver des fonds et d'ouvrir son réseau de boutiques.Les projets sont présentés de manière précise sur la plate-forme et pris en charge par l'équipe de SmartAngels, qui effectue les vérifications et conseille les entrepreneurs. Une fois qu'ils se montrent intéressés, les investisseurs ont accès à l'ensemble du dossier et peuvent dialoguer avec les entrepreneurs. L'investissement est aussi géré par une interface de paiement en ligne. « Nous agissons comme un tiers de confiance, les fonds ne sont transférés qu'une fois que l'opération est validée », ajoute Benoit Bazzocchi.La levée de fonds de SmartAngels devrait d'abord servir à faire grossir les effectifs, alors que la société emploie aujourd'hui cinq personnes. Elle se donne comme objectif de financer 10 à 15 entreprises cette année, avant de se déployer à l'international. Le temps presse : les positions se prennent aujourd'hui sur un marché de plus en plus concurrentiel. En France, WiSEED se positionne à peu près sur le même créneau et revendique des financements de 7,7 millions d'euros pour les entreprises de sa plate-forme.