L'année commence sur les chapeaux de roues pour les socialistes. Reçus à Bercy lundi, les représentants du parti ont rendez-vous dès ce mardi au ministère de la Santé avec pas moins de cinq ministres. Le gouvernement de François Bayrou lance les consultations avec les présidents des groupes parlementaires pour tenter de trouver un compromis sur le budget de la Sécurité sociale (PLFSS). Au risque de relancer des débats sur des sujets aussi inflammables que le remboursement des soins ou le coût du travail.
Les rencontres avec les représentants de l'Assemblée et du Sénat vont s'échelonner dans les jours qui viennent, avec l'objectif pour l'exécutif d'y voir plus clair sur le budget en février. Signe de la sensibilité des discussions sur la Sécurité sociale, c'est à l'occasion des débats sur son budget qu'était tombé le gouvernement Barnier l'an dernier.« Service minimum »
Alors que l'absence de PLFSS pour cette année aurait pu compromettre le paiement des retraites, la loi spéciale adoptée in extremis en décembre a permis de parer au plus pressé en permettant à la « Sécu » d'emprunter sur les marchés. Pas question pour autant pour l'exécutif de se contenter du statu quo. « La France fonctionne en service minimum, cela ne peut pas durer », a lancé la ministre du Travail et de la Santé, Catherine Vautrin, sur RTL la semaine dernière. La ministre n'a pas manqué d'évoquer la question du financement des hôpitaux. Car si l'absence de budget de la Sécurité sociale n'a pas de conséquence sur le remboursement des soins, elle laisse de très nombreux acteurs dans le flou sur leurs financements. A commencer par les hôpitaux.
Surtout, le gouvernement de François Bayrou compte mettre à contribution la Sécurité sociale à l'effort de 50 milliards d'euros censé faire baisser le déficit de 6,1 % du PIB en 2024 à5 % ou 5,5 % cette année. « La santé finira l'année 2024 avec un déficit de 15 milliards, ce n'est pas moins important que le budget de l'Etat », a souligné la ministre chargée du Budget, Amélie de Montchalin, sur France 2 lundi matin.
De quoi provoquer des débats houleux. Car sans mesures nouvelles le déficit de la Sécurité sociale est parti pour atteindre les 25 milliards d'euros cette année. Pour éviter cela, le gouvernement de Michel Barnier, avait mis sur la table des mesures clivantes. A commencer par une revalorisation a minima des retraites de base et une remise en cause de certaines exonérations de cotisations sociales accordées aux entreprises. Etait aussi prévu, même si ce n'était pas formellement inscrit dans le budget, de transférer une partie du coût des remboursements des consultations médicales et des médicaments aux assureurs santé.Le gouvernement de François Bayrou ayant décidé de repartir du texte déjà débattu à la fin 2024, la plupart des mesures qui avaient suscité des débats houleux devraient revenir sur la table. La mise à contribution des retraités apparaît être écartée pour cette année du fait de la revalorisation des pensions de base 2,2 % désormais actée.