La visite de M. Rubio, sa première en Asie depuis sa prise de fonctions, coïncide avec l'intensification par Donald Trump de sa guerre commerciale. Ce dernier a menacé cette semaine plus de 20 pays de droits de douane punitifs.
Le chef de la diplomatie américaine doit rencontrer Sergueï Lavrov en marge d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) à Kuala Lumpur, a indiqué un haut responsable du département d'Etat.
Une attaque russe nocturne contre la capitale ukrainienne a causé la mort de deux personnes, a annoncé le chef de l'administration militaire de Kiev jeudi matin.
Des journalistes de l'AFP ont entendu de puissantes déflagrations sur la ville pendant la nuit et vu les explosions de projectiles interceptés par la défense anti-aérienne.
Plusieurs dizaines d'habitants ont trouvé refuge dans une station de métro où des matelas et du matériel de camping étaient à leur disposition.
Ce bombardement est survenu au lendemain, selon Kiev, de la plus grande attaque de missiles et de drones menée par la Russie contre l'Ukraine depuis le début de l'invasion en février 2022.
- "Outils tranchants" -
Le président américain Donald Trump a accusé cette semaine son homologue russe Vladimir Poutine de dire des "conneries" sur l'Ukraine, affirmant que les Etats-Unis enverraient "plus d'armes" à Kiev pour se défendre.
MM. Rubio et Lavrov s'étaient déjà rencontrés mi-février en Arabie saoudite, dans la foulée du rapprochement entre les présidents Trump et Poutine. Ils se sont également parlé à plusieurs reprises au téléphone.
Après la Malaisie, Sergueï Lavrov doit se déplacer ce week-end en Corée du Nord, où de hauts responsables russes se sont rendus plusieurs fois ces derniers mois.
Pyongyang s'est en effet rapproché de Moscou, envoyant des milliers de soldats nord-coréens dans la région russe de Koursk pour en chasser les forces ukrainiennes, et acheminant en Russie des munitions et missiles.
En amont de la visite de Marco Rubio, des responsables américains ont affirmé que Washington faisait de l'Asie de l'Est et du Sud-Est une priorité.
Mais Donald Trump a également menacé une vingtaine de pays, dont beaucoup asiatiques, de droits de douane plus élevés qu'initialement prévu et qui s'échelonnent de 20% à 50%. Il a également annoncé une taxe de 50% sur les importations de cuivre et une autre, de 200%, qui pourrait être appliquée sur les produits pharmaceutiques.
Le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim avait dénoncé mercredi, à l'ouverture de la réunion de l'Asean, des droits de douane devenus "des outils tranchants au service des rivalités géopolitiques".
- "Plus juste" -
Donald Trump a annoncé lundi que les droits de douane suspendus en avril seraient rétablis à compter du 1er août - avec parfois des hausses encore plus marquées - en l'absence d'accord avec Washington.
Parmi les pays visés figurent certains des principaux alliés de Washington, comme le Japon et la Corée du Sud avec des surtaxes de 25%.
Membres de l'Asean, l'Indonésie, le Laos, la Thaïlande, la Malaisie, les Philippines, Brunei et la Birmanie risquent des droits de douane de 20% à 40%.
Le Vietnam est le seul pays, avec le Royaume-Uni, à avoir conclu un accord de principe avec les Etats-Unis, qui lui permet d'être frappé sensiblement moins fort que prévu.
En Malaisie, Marco Rubio participera à une réunion des ministres des Affaires étrangères d'Asie de l'Est - avec notamment le Japon, la Corée du Sud et la Chine. Il doit aussi tenir des discussions trilatérales avec les Philippines et le Japon.
Son homologue chinois Wang Yi est également présent à cette réunion de l'Asean. Aucune rencontre entre les deux hommes n'a toutefois pour l'heure été confirmée.
Les contentieux entre Pékin et Washington restent nombreux, du commerce au fentanyl, en passant par Taïwan ou la rivalité dans les technologies de pointe.
Sans mentionner les Etats-Unis, Wang Yi a appelé jeudi les pays de l'Asean à faire front commun avec la Chine pour aboutir à un ordre international "plus juste et raisonnable".