Dans le même temps dans la bande de Gaza, un flot ininterrompu de familles ont fui la ville de Gaza, dans le nord du territoire assiégé, présentée comme l'un des derniers bastions du mouvement islamiste palestinien et contre laquelle l'armée israélienne a intensifié son offensive.
Le président américain Donald Trump a réprimandé Israël pour l'attaque du 9 septembre au Qatar, allié des Etats-Unis, mais M. Rubio a assuré avant sa visite, entamée dimanche, qu'elle n'allait pas affecter la relation avec Israël.
Les principaux entretiens de M. Rubio en Israël auront lieu lundi, coïncidant avec un sommet à Doha de dirigeants arabes et musulmans pour condamner cette attaque. Le Premier ministre qatari Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani a exhorté dimanche la communauté internationale à cesser "le deux poids deux mesures" envers Israël et le "punir" pour "tous les crimes qu'il a commis".Le Qatar, qui accueille le bureau politique du Hamas, est un des pays médiateurs dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, où la guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.
- "Véritable ami" -
La visite de M. Rubio "montre la force de l'alliance israélo-américaine", a dit dimanche M. Netanyahu, au cours d'une visite conjointe au Mur des Lamentations, dans la Vieille ville de Jérusalem, où a prié M. Rubio.
Le Premier ministre israélien a qualifié le chef de la diplomatie américaine de "véritable ami d'Israël", ajoutant que l'alliance entre les deux pays n'avait "jamais été aussi forte".
M. Rubio est venu en Israël pour lui assurer du soutien américain avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays d'un Etat palestinien lors de l'Assemblée générale de l'ONU, selon de département d'Etat.
Alors que le Hamas affirme que les hauts responsables visés le 9 septembre ont survécu, M. Netanyahu a défendu l'attaque en disant que tuer les dirigeants du Hamas permettrait d'éliminer "le principal obstacle" à la libération des otages retenus à Gaza depuis le 7-Octobre.
Mais pour le Forum des familles d'otages israéliens, c'est M. Netanyahu qui représente un "obstacle" à la fin de la guerre.
Dans la bande de Gaza, la Défense civile a fait état d'au moins 45 morts dimanche dans des frappes israéliennes, tandis que l'armée israélienne a de nouveau ordonné aux habitants de Gaza-ville d'évacuer vers le sud.
Les autorités israéliennes ont indiqué s'attendre à ce qu'un "million" de personnes fuient cette agglomération du nord du territoire. L'ONU a récemment mis en garde contre un "désastre".
Des images de l'AFP montraient dimanche une longue file de véhicules remplis à ras bord et de personnes à pied quittant Gaza-ville en direction du sud sur la route côtière.
Mohammed Ghazal, 32 ans, qui a fui le quartier de Choujaïya à Gaza-ville, affirme que les frappes étaient incessantes dans son secteur.
- "Panique" -
"Nous vivons dans un état de panique et de peur extrême. Les bombardements n'ont pas cessé depuis l'aube, les explosions sont intenses et les tirs continus", raconte-t-il à l'AFP.
Bakri Diab, qui a fui l'ouest de Gaza-ville vers le sud, affirme que les frappes israéliennes se poursuivent aussi dans cette zone.
"Le Sud n'est pas sûr non plus", dit ce père de quatre enfants âgé de 35 ans.
Selon l'ONU, la quasi-totalité des plus de deux millions de Palestiniens de la bande de Gaza ont été chassés de leurs foyers au moins une fois depuis l'attaque du 7-Octobre.
Cette attaque a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont encore retenues à Gaza dont 25 sont décédées, selon l'armée israélienne.
L'offensive israélienne de représailles a fait au moins 64.871 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas. Elle a aussi dévasté le territoire palestinien et provoqué un désastre humanitaire.
L'armée israélienne a indiqué dimanche avoir de nouveau bombardé à Gaza-ville un grand immeuble utilisé selon elle par le Hamas.
Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gidéon Saar, a par ailleurs affirmé dimanche que le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez était une "honte" pour son pays après l'interruption du Tour d'Espagne cycliste par des manifestants propalestiniens.