Toujours plus de départs anticipés. Les assurés qui prennent leur retraite à partir du 1er avril bénéficient d'un nouvel élargissement des conditions de départ avant l'âge légal. Publié il y a quelques jours, un décret améliore le calcul des trimestres de cotisations pour ceux qui ont commencé à travailler jeunes - avant 21 ans. Il s'agit là de l'une des mesures de la réforme des retraites votée fin 2013.Les personnes qui ont connu une carrière heurtée pourront bénéficier de deux trimestres supplémentaires au titre des périodes de chômage. Deux trimestres seront également pris en compte pour la perception d'une pension d'invalidité pour les personnes qui ont subi une longue maladie. Enfin l'intégralité des trimestres du congé maternité sera compté, ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent pour les congés maternité de six mois (pour les grossesses multiples ou à partir du troisième enfant). Au total, quelque 20.000 personnes de plus ayant commencé à travailler avant 21 ans pourront partir à la retraite avant l'âge légal tous les ans grâce à ce décret, estime le gouvernement.Le flux de départs anticipés ne cesse de progresser depuis 2012 (voir graphique). Les conditions d'accès ont été légèrement assouplies une première fois par Nicolas Sarkozy - il s'agissait d'une des mesures pour atténuer l'impact de la réforme de 2010 -, une deuxième fois par François Hollande dès son arrivée au pouvoir - de façon beaucoup plus significative - et, enfin, une troisième fois avec ce décret. Résultat, 150.000 personnes pourront partir avant l'âge légal en 2014, soit plus d'un salarié sur cinq, et 180.000 à partir de 2015 ou 2016, estime le gouvernement. La plupart d'entre eux ont plus de 60 ans. L'âge légal de la retraite, qui augmente régulièrement en vertu de la réforme de Nicolas Sarkozy, est actuellement de 60 ans et 9 mois pour les assurés nés en 1952 et de 61 ans et 2 mois pour la génération 1953.Une autre mesure qui concerne les retraités entre en vigueur le 1er avril. Les 580.000 personnes qui touchent le minimum vieillesse verront leur pension revalorisée de 0,6 %. Ces seniors et personnes âgées pauvres ne sont en effet pas concernés par le report de la hausse des retraites au 1er octobre qui touche tous les autres retraités. Une personne seule touchera désormais 792 euros par mois. Cette faible augmentation - moins de 5 euros - résulte de la faiblesse de l'inflation, la revalorisation du minimum vieillesse étant indexée sur la hausse des prix. La ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, a promis une deuxième revalorisation le 1er octobre. Le montant exact de ce coup de pouce n'est pas encore connu, mais il devrait permettre à cette allocation d'atteindre 800 euros par mois.