L'objectif : se prémunir contre les barrières douanières - la Russie, le Brésil ou l'Inde mettent en place de fortes taxes à l'importation de véhicules, et proposent différents avantages fiscaux aux entreprises qui s'implantent localement -, mais aussi et surtout contre l'évolution des taux de changes. Exemple en Russie, où le rouble évolue à son plus bas niveau depuis quatre ans face à l'euro suite à la crise ukrainienne. Alors que certains constructeurs comme PSA sont contraints d'importer des voitures avec des composants facturés en euros, l'intégration locale permet d'avoir une base de coûts plus faible et de préserver les marges.Ce n'est pas un hasard si Carlos Tavares, ex-numéro deux de Renault devenu président du Directoire de PSA, souhaite porter l'intégration locale de ce dernier à 50 % d'ici à 2018 en Russie(contre 30 % aujourd'hui) et augmenter le sourcing local de 22 % au Brésil.
C'est un des objectifs du plan stratégique « Drive the change », présenté en début d'année par Carlos Ghosn. D'ici à fin 2016, Renault veut que les grands pays émergents (Russie, Inde, Brésil, Corée du Sud et, à partir de 2017, la Chine) affichent chacun un taux de localisation industrielle supérieur à 80 %. C'est-à-dire que la quasi-totalité de la valeur des composants (moteurs, tôlerie, transmission, composants...) soient produits localement, que ce soit en interne ou chez des sous-traitants. Il y a trois ans, ce taux s'élevait à 60 % seulement contre 72 % en 2013. l'an dernier, le Brésil tournait autour de 70 %, tout comme la Russie, tandis que l'Inde affichait un taux de 45 %, et la Corée du Sud de 55 %. « Nous allons encore accélérer le mouvement, c'est un facteur de compétitivité majeur pour notre développement à l'international », indique José Vincente de Los Mozos, patron industriel de Renault.