Les collaborateurs se sentent-ils écoutés par leur manager et évalués avec une objectivité suffisante ? Ont-ils le sentiment de pouvoir progresser au sein de l'entreprise qui les emploie ? Huit salariés sur dix se croient considérés comme un bon élément ou un talent, et 22 % en sont tout à fait convaincus.

En revanche, seulement un salarié sur deux fait confiance à son supérieur hiérarchique direct (N+1) pour prendre de bonnes décisions sur sa carrière, à en croire l'étude menée par OpinionWay pour la HR Tech européenne Tellent1.

Près d'un tiers des salariés pourraient quitter leur entreprise en raison de mauvaises relations avec leur manager (34 %) ou avec leurs collègues (34 %). Les freins à l'évolution professionnelle sont tout aussi rédhibitoires ; du reste, six salariés sur dix ont déjà eu le sentiment de ne pas pouvoir évoluer au sein de leur entreprise.

Résultat : nombre d'entre eux pourraient démissionner s'ils avaient le sentiment de ne pas être valorisés (32 %) ou de ne plus pouvoir progresser (31 %), et un sur cinq s'il avait l'impression que ses souhaits ne sont pas pris en compte (20 %). Des sentiments qui pourraient survenir, par exemple, à la suite du refus d'une augmentation, ce qui inciterait 27 % des salariés à quitter leur entreprise, ou d'une promotion (18 %).

Freins à la carrière

Dans une moindre mesure, l'impossibilité de développer ses compétences est aussi une cause de départ, qu'il s'agisse d'un manque de formation (12 %) ou de mobilité interne (12 %). Les souhaits des salariés, en matière de formation, ne seraient pas entendus, et encore moins transmis (selon 36 %).Un tiers (32 %) regrette que leur manager ne soit pas suffisamment à leur écoute et une même proportion estime que leurs compétences actuelles ne sont pas suffisamment mises à profit au sein de leur entreprise. Lorsqu'il s'agit d'élargir leur savoir-faire, ils sont même quatre sur dix à considérer qu'on ne les incite pas à acquérir de nouvelles compétences.Trois salariés sur dix estiment ne pas être évalués sur des critères objectifs (33 %) et quantifiables. Et 36 % ont déjà reçu des retours négatifs qui n'étaient, selon eux, pas justifiés par des éléments probants. Cette évaluation subjective peut être un véritable frein à la carrière : 35 % des interviewés se sont déjà vu refuser une promotion, sans justification fondée sur les compétences ou la qualité du travail.

La « People Review »

Cette situation met en péril la relation de confiance entre salariés et manager. Le manque de reconnaissance et l'absence de prise en compte des aspirations professionnelles pourraient en effet inciter des salariés en quête de sens et confrontés parfois à de mauvaises expériences, à quitter une entreprise. Aujourd'hui, plus de deux sondés sur cinq (42 %) ne font pas confiance à leur manager pour prendre les bonnes décisions pour leur carrière.

La clé d'une gestion des compétences juste et comprise par les salariés ? Peut-être la « People Review », qui évalue les salariés d'une entreprise sur leur performance, en vue de détecter les talents et hauts potentiels. A la différence de l'entretien d'évaluation, le salarié ne participe pas à cet échange, qui se fait uniquement entre les managers, la direction et les représentants RH.71 % de ceux qui en bénéficient déclarent faire confiance à leur manager en ce qui concerne leur carrière, alors que seuls 52 % des répondants dans les autres entreprises l'affirment. « Cette revue des talents nourrit une relation de confiance entre salariés et managers, qui aujourd'hui fait défaut dans une partie des entreprises. Avec des bénéfices bien visibles en termes d'écoute et de confiance entre managers et managés », appuie Julien Matsis, directeur général France de Tellent. Problème : 72 % des salariés français n'en ont jamais entendu parler et seuls 16 % affirment que leur entreprise en a mis en place.