La famille de cette dernière, extrêmement discrète, a été mise sous le feu des projecteurs contre son gré lors de l'affaire qui a abouti en 2016 à la condamnation du photographe François-Marie Banier à quatre ans de prison avec sursis pour abus de faiblesse sur l'ex-actionnaire principale de L'Oréal.

Le film, dans lequel les noms des personnages ont été modifiés, raconte comment l'intrusion de cet homme fantasque, joué par Laurent Lafitte, au sein de la famille à la tête du géant français des cosmétiques, en bouleverse l'écosystème, agissant comme "une sorte de détonateur", a expliqué Thierry Klifa en conférence de presse lundi. 

Si la relation d'amitié fusionnelle qu'il entretient avec la multimilliardaire est d'abord vue par ses proches comme salvatrice, la place grandissante prise par cet homme osant tout, y compris profiter sans vergogne des largesses financières de son amie, finit par pousser la fille de cette dernière à engager des poursuites judiciaires.

Leur relation "n'est pas toujours équilibrée, elle n'est pas toujours réciproque au même moment mais, en tout cas, c'est une vraie relation" et mon personnage "sait très bien comment réveiller cette femme", a estimé Laurent Lafitte en conférence de presse.

"Il y avait quelque chose d'assez shakespearien, presque balzacien dans cette histoire d'amour et de désamour", a ajouté Thierry Klifa, dont c'est le 7e long-métrage, auprès de l'AFP.

"Plus que le versant politique et judiciaire, ce qui m'intéressait, c'était l'intime, l'histoire de cette famille et de cet espèce de trublion qui rentre et fait sauter tous les verrous, tous les secrets", a-t-il ajouté.

Mais "si ça n'avait été que mettre en image ce qu'on a pu lire dans les journaux, ça ne m'aurait pas intéressé", dit le réalisateur, qui, plutôt qu'un docufiction, a vu dans cette histoire matière à un "film romanesque".

"L'affaire Bettencourt" a par ailleurs déjà fait l'objet d'une série documentaire sur Netflix.

"Cela m'intéressait de raconter un milieu aussi", celui de "la grande bourgeoisie française, catholique, industrielle" qui est peu montrée au cinéma "parce qu'elle a des codes, parce qu'elle passe sous les radars, parce qu'elle a surtout envie qu'on ne parle pas d'elle", a poursuivi Thierry Klifa.

"Les ultra-riches fascinent, déconcertent, énervent" et "c'est ça aussi qui me plaisait, c'était de rentrer un peu à l'intérieur".

Le tournage du prochain film de Thierry Klifa, qui sera consacré à l'acteur français Jean Gabin, est prévu en 2026 avec Benoît Magimel dans le rôle-titre.