Plus de 36 % d'entre eux occupent actuellement un poste de PDG. Un chiffre pas très surprenant et qui est à peu près le même aux Etats-Unis (34 %), comme l'a révélé il y a quelques semaines l'université de Stanford, dont le professeur Ilya Strebulaev, qui a analysé 1.000 licornes américaines (plus de 2.800 fondateurs).
Le choix atypique de la gestion à deux têtes
Environ 4 % des fondateurs européens répertoriés sont des co-PDG. Un choix atypique réalisé par plusieurs licornes françaises dont Ecovadis (Frédéric Trinel et Pierre-François Thaler), Pigment (Eléonore Crespo et Romain Niccoli) et ManoMano (Christian Raisson et Philippe de Chanville).
C'est aussi le choix qu'on fait les patrons de l'Allemand Celonis, spécialiste de l'optimisation des processus métier ou l'Espagnol Job & Talent. Aux Etats-Unis, Salesforce a testé ce modèle fin 2021 en nommant Bret Taylor, qui a finalement quitté ses fonctions un an plus tard pour créer sa start-up d'IA (Sierra).
Cette gestion à deux têtes a ses avantages (une répartition des rôles bien définie, compromis dans les décisions…) mais aussi ses inconvénients (les différences de personnalité par exemple). « On a décidé dès le départ que cette situation allait être temporaire. Car c'est difficile d'avoir deux co-PDG », estime Alexandre Fretti, qui a récemment quitté la codirection de la plateforme de freelances Malt.Un ingénieur associé à un commercial
Selon les données collectées par Invyo, 22,5 % des fondateurs de licornes européennes ont un poste au sein du comité de direction. Pas surprenant non plus puisqu'une équipe fondatrice comprend en général entre 2 et 4 fondateurs. L'un d'eux prend le rôle de PDG et les autres des postes de direction.Environ 11 % des fondateurs sont des directeurs techniques, un poste clé chez les start-up (en particulier les plus tech). A noter, que de plus en plus d'étudiants issus d'écoles d'ingénieur décident de tenter l'aventure entrepreneuriale, le plus souvent en s'associant avec un profil commercial. Aux Etats-Unis, ce chiffre est aussi plus ou moins le même avec 13 % de fondateurs à la direction technique, toujours d'après l'étude de Stanford.Parmi les autres postes de direction occupés par des fondateurs de licornes européennes, 4 % sont des directeurs des opérations et 3,5 % des directeurs produits. Les autres sont généralement directeur marketing, commerciaux ou en charge de la stratégie.Des personnes qui veulent revenir à leur métier
Autre fait marquant : le pourcentage de fondateurs techniques qui redescendent dans la hiérarchie pour devenir simple ingénieur ou responsable d'une équipe d'ingénieurs. Environ 4,2 % des fondateurs européens ont fait ce choix. David Durrleman, cofondateur de Shift Technology (logiciels pour l'assurance) est redevenu ingénieur fin 2022.Un des cofondateurs de Doctolib, Ivan Schneider, est depuis 2018 « solution architect », un rôle qui consiste à mettre en place des solutions techniques adaptées aux problèmes d'une entreprise. Souvent, ces profils ne souhaitent plus manager des personnes et revenir à leur métier.Certains fondateurs font le choix, après quelques années de bons et loyaux services, de ne plus être opérationnels dans leur entreprise mais de garder des parts et avoir un rôle de conseil. Environ 3,1 % des profils recensés par Invyo sont présidents non exécutifs, 2,4 % présidents du conseil d'administration, 3,5 % membres du conseil d'administration et 1,5 % « advisors » (conseillers). Aux Etats-Unis, ils sont 12 % à être présidents non exécutifs et 16 % président du conseil d'administration.Après avoir quitté son poste de PDG au printemps 2019, Eric Larchevêque a par exemple occupé le poste de président du CA de Ledger pendant un peu moins de deux ans avant de devenir « seulement » membre du board.