L'acteur de 43 ans, qui partage l'affiche avec Golshifteh Farahani et une jeune actrice, Mélissa Boros, prend son ticket pour un possible prix d'interprétation dans ce film fantastique signé Julia Ducournau ("Titane", Palme d'or 2021).

"J'aime les challenges, j'aime bien chercher des terrains vierges pour pouvoir me réinventer", a expliqué à l'AFP le plus "Actors studio" des comédiens français. Retour avec lui sur le tournage pour lequel il a perdu plus de 20 kilos. Et développé une addiction aux pistaches et aux tomates cerises.

QUESTION : A l'écran, vous êtes métamorphosé. Comment avez-vous préparé le rôle ?

REPONSE : "L'apparence physique du personnage faisait partie intégrante de l'histoire. (La réalisatrice) avait besoin d'y croire. Et moi, j'ai eu besoin d'aller au bout. (...) C'est passé par un régime drastique que tu n'as pas envie de faire ! Pendant 3 ou 4 mois, j'ai perdu plus de 20 kilos. J'ai dit (à la réalisatrice): ne t'inquiète pas, je suis suivi médicalement. J'avais un cardiologue, un nutritionniste, un bio-nutritionniste. J'étais un élève très sérieux parce que, d'abord, j'ai une famille, que je n'ai pas envie de me mettre en danger."

QUESTION : C'était donc une souffrance ?

REPONSE : "C'était une expérience assez formidable mais j'en avais besoin parce que je voulais créer aussi, quelque part, un manque. Ce manque qui allait forcément résonner avec le personnage (de toxicomane). Au début, tu as la dalle, tu as la dalle tout le temps. Après, ça laisse place à autre chose. Et j'ai même développé une addiction. Une addiction à la tomate cerise et aux pistaches ! Au début, je ne m'en étais même pas rendu compte sauf qu'à un moment donné, vers 22h, 23h, j'avais faim et ma petite lumière me disait +tu peux manger ça+. C'était très précis. Grammage et tout. Et je me suis retrouvé des soirs où je n'en avais pas à la maison et je prenais le scooter, j'allais dehors en chercher !"

QUESTION : Dans quel état vous mettait ce régime ? 

REPONSE : "C'est un état physique, presque métaphysique, où après, tout d'un coup, on ne peut se concentrer que sur une seule chose. Le reste, ça perturbe trop. Ca crée une espèce de connexion spirituelle sans précédent. Mon rapport aux éléments, mon rapport à Dieu, tout était différent. Tout était fluide et presque organique. Le film s'en ressent. En le voyant, l'important, c'est de ressentir, pas forcément de tout comprendre. Parce que les réponses, elles viennent après. (...) Le film ne prend pas le spectateur par la main".