Un chiffre est lâché. Pour la première fois depuis l'annonce du pacte de responsabilité, le gouvernement a avancé, hier, une mesure de l'impact attendu sur l'emploi des 10 milliards d'euros de baisses de cotisations patronales qui doivent entrer progressivement en vigueur en 2015 (sur les salaires jusqu'à 1,6 SMIC) et 2016 (sur les salaires de 1,6 à 3,5 SMIC). A l'horizon 2017, la mesure doit permettre la création ou le maintien de « 190.000 emplois », a indiqué, hier, François Rebsamen, ministre du Travail, lors d'une audition au Sénat devant la mission d'information « sur la réalité de l'impact sur l'emploi des exonérations de cotisations sociales ». « Au total, plus de 10 millions de salariés, travaillant au sein de 1,6 million d'entreprises, sont concernés par les allégements. 90 % des allégements concernent les salariés rémunérés en dessous de 1,35 SMIC », a-t-il précisé.Ce total de 190.000 emplois est à additionner aux 300.000 créations ou maintien d'emplois attendus, toujours à l'horizon 2017, dans le cadre de l'autre volet du pacte de responsabilité, à savoir le crédit d'impôt compétitivité emploi (Cice) déjà entré en vigueur. Au final, ce sont donc près de 500.000 emplois supplémentaires qui sont espérés par l'exécutif via ce pacte.

Pas un « cadeau aux patrons »

Le ministre a vigoureusement défendu cette politique. « L'effet des exonérations de cotisations sociales sur les bas salaires est massif sur la création d'emplois. Depuis vingtans, toutes les évaluations vont dans ce même sens », a-t-il insisté, estimant que, depuis leur mise en place en 1993, les exonérations de cotisations avaient permis de créer ou de sauver « entre 400.000 et 800.000 emplois ». « Alléger les cotisations, ce n'est donc pas un "cadeau aux patrons ", c'est un soutien à l'emploi des moins qualifiés », a-t-il conclu, soulignant que « les employeurs devront assumer leur part de l'effort » (en jouant le jeu des embauches) et précisant que les modalités du futur « observatoire des contreparties » exigé par les syndicats seront discutées lors de la conférence sociale de début juillet.