"Alors que l'église de la commune de Mésigny, en Haute-Savoie, fête cette année ses 155 ans, que ses cloches sonnent toutes les heures et demi-heures, de jour comme de nuit depuis sa construction, que cela constitue un repère pour les habitants de la commune, voilà que de nouveaux habitants qui viennent à peine d'arriver dans notre commune, exigent que les cloches arrêtent de sonner la nuit !!", s'indignent les 9.917 signataires de cet appel, dont les auteurs se présentent sous le pseudonyme de "Cœur de village".
"Jusqu'à ce jour, les cloches de l'église ne dérangeaient personne. Quand vous arrivez dans une commune, vous vous adaptez à son mode de vie plus que centenaire. C'est aux néo-ruraux de s'adapter et non l'inverse ! Si cela vous empêche de vivre ou de dormir, allez habiter dans un centre ville au milieu des voitures, pour votre plus grand bonheur et le nôtre également !!", poursuit le texte, vindicatif.
Selon la radio locale Ici Pays de Savoie, le conflit est apparu lorsqu'une habitante, arrivée dans le village il y a un an et demi, a réclamé une "trêve estivale" des cloches pour les nuits de juin à septembre afin de pouvoir dormir la fenêtre ouverte.
Une première demande en ce sens avait déjà été examinée lors d'un conseil municipal en avril dernier: "Après un long débat, les élus, à l’unanimité, ne sont pas favorables à un changement de pratique ancrée depuis de nombreuses décennies", est-il rapporté dans le PV de la réunion.
Selon Ici Pays de Savoie, la maire de Mésigny Sylvie Leroux s'est toutefois déclarée prête à "réfléchir" à une évolution des pratiques dans le village et a indiqué vouloir consulter tous les intéressés.
Sonnerie des cloches, chant du coq ou des cigales, coassement des grenouilles, cancanement des canards, mais aussi effluves de crottin de cheval ou d'étable sont protégés depuis 2021 par une loi la notion de "patrimoine sensoriel" des campagnes dans le droit français.