Cette mission de "concertation et de dialogue" des présidents des deux chambres avait été annoncée par le Premier ministre Michel Barnier lors de sa déclaration de politique générale, dans une volonté d'apaisement vis-à-vis de l'archipel ravagé par plusieurs mois de violences.

Le programme du déplacement des deux figures politiques et la composition de leur délégation n'ont pas été détaillés à ce stade par leurs présidences respectives, au lendemain d'une réunion sur le sujet, organisée à l'Elysée aux côtés du président Emmanuel Macron et du Premier ministre.

"L'un des objectifs c'est de voir comment nous pouvons rouvrir le dialogue avec toutes les parties pour essayer de déterminer une feuille de route", a déclaré Yaël Braun-Pivet à l'AFP mercredi. 

Dans son entourage, on précise que la mission sera "strictement parlementaire et indépendante", arguant également que Mme Braun-Pivet, comme M. Larcher, "sont reconnus comme des interlocuteurs avisés sur la question calédonienne" et "connaissent bien les enjeux locaux".

Le ministre des Outre-mer François-Noël Buffet revient tout juste d'une visite en Nouvelle-Calédonie meurtrie par des émeutes qui ont fait 13 morts et des milliards d'euros de dégâts. Il y a martelé l'importance du "retour du dialogue" entre les camps loyaliste et indépendantiste.

En parallèle, le Parlement examine actuellement un texte visant à reporter les élections provinciales de décembre 2024 à novembre 2025 au plus tard, une promesse de Michel Barnier soumise au vote du Sénat mercredi.

Le chef du gouvernement avait également annoncé l'abandon de la réforme constitutionnelle dégelant le corps électoral spécifique à ces élections locales, qui avait mis le feu aux poudres sur l'archipel au printemps, le camp indépendantiste craignant de voir le peuple autochtone kanak marginalisé.

A ce jour, seuls les natifs du "Caillou" et les résidents arrivés avant 1998 peuvent participer à ce scrutin, une situation jugée antidémocratique par le camp loyaliste. 

Cette dérogation aux principes d'universalité et d'égalité du suffrage est jugée "particulièrement significative" et de plus en plus "excessive" par le Conseil d'Etat, faisant peser le risque d'annulation du prochain scrutin si celui-ci se tenait sans modification du corps électoral.