Le mythique maillot jaune au numéro 10 sur les épaules et des centaines de millions de yeux braqués sur lui : Neymar da Silva Santos Junior, « Neymar » pour les intimes, sera attendu au tournant, ce soir, pour l'ouverture, à São Paulo, de la Coupe du monde de football. A vingt-deux ans, le longiligne attaquant brésilien porte tous les espoirs d'un peuple auriverde qui en a fait son idole absolue. Gagner, pour effacer le traumatisme national de la défaite en finale en 1950 au stade Maracana de Rio. Gagner, pour panser dans l'allégresse les plaies d'une contestation sociale qui ajoute à la pression inhérente à l'événement. Gagner, enfin, pour entrer de plain-pied dans le panthéon des grands joueurs, destin qu'on lui promet depuis ses débuts, à dix-sept ans, au Santos FC, le club du roi Pelé auquel on le compare déjà. Que ses adversaires ne comptent toutefois pas sur lui pour être paralysé par l'événement, tant tout semble glisser sur ce dribbleur virevoltant, aérien, souvent brillant, parfois brouillon, volontiers m'as-tu-vu mais toujours spectaculaire, qui se dit « juste un garçon qui veut jouer au football ». A part le scandale financier lié aux modalités obscures de son transfert astronomique, l'été dernier, au FC Barcelone, rien ne semble pouvoir effacer l'éternel sourire de cette idole des midinettes, sorte de Justin Bieber en crampons dont la mine rieuse et le look de garçon de plage fluorescent s'étalent sur tous les murs du Brésil. Ses expérimentations capillaires, de l'iroquois au célèbre « mulet », suivies par 10 millions de followers sur Twitter, ont fini d'en faire l'icône pop mondiale que s'arrachent les marques. Il a un mois pour prouver qu'il est plus qu'un « joueur YouTube » capable de gestes d'éclat mais aussi de disparaître d'un match. Le « neymarketing » ne fait que commencer.

Le Mondial de foot au Brésil sur lesechos.fr/dossier