"Pour apaiser les tensions, pour poursuivre les indispensables transformations, je veux être le maire de la réconciliation des Parisiennes et des Parisiens de cette ville", a expliqué M. Grégoire.

Il a déjà le soutien de 450 militants et militantes socialistes de la fédération de Paris, qui ont lancé un appel en sa faveur.

"Nous voulons, pour demain, un Paris qui protège face aux spéculations immobilières, qui continue de se transformer. Une ville qui investit massivement pour l'école de nos enfants, qui assure une santé de qualité pour tous. Un Paris qui fait de l'adaptation aux dérèglements climatiques une priorité, tout en continuant à investir massivement pour les services publics du quotidien", écrivent-ils dans leur appel dont l'AFP a eu copie.

"Pour cela, nous sommes convaincus qu'Emmanuel Grégoire est le mieux placé, au sein de la famille socialiste et plus largement à gauche, pour porter ce projet face au risque d'une droite dure", ajoutent-ils.

Le député de 46 ans, qui a infligé une cinglante défaite au  macroniste sortant et ex-ministre Clément Beaune en emportant la 7e circonscription de Paris avec 50,87% des voix dès le premier tour, a pendant longtemps été vu comme le dauphin incontestable d'Anne Hidalgo. Mais les relations avec l'ex-candidate socialiste à la présidentielle se sont tendues et tous deux sont désormais en froid.

"Peu de gens ont éprouvé la fidélité comme je l'ai fait auprès d'Anne Hidalgo", qu'il a assuré avoir prévenue de sa candidature, a expliqué Emmanuel Gregoire mardi sur franceinfo. "Le moment est, je crois, venu de porter une nouvelle histoire pour Paris, une nouvelle proposition, un nouveau projet", a-t-il ajouté, estimant qu'"il y a une attente de renouvellement". 

Mme Hidalgo, 65 ans, continue de maintenir le suspense sur une éventuelle troisième candidature en 2026. "Le temps n'est pas encore venu", a-t-elle récemment déclaré dans un entretien à l'AFP.

Mais un proche assure qu'elle "n'a pas envie de se représenter, c'est assez clair pour tout le monde". Selon cette même source, elle aurait décidé de soutenir le sénateur PS de Paris Rémi Féraud. Ce dernier a d'ailleurs indiqué au Parisien qu'il se "préparait".

Mme Hidalgo reproche à M. Grégoire sa proximité avec le patron du PS, Olivier Faure, qu'elle accuse d'être responsable de sa défaite à la présidentielle de 2022, et d'avoir fait alliance avec La France insoumise.

Emmanuel Grégoire s'est dit prêt mardi à se soumettre au "verdict des militants socialistes" sur sa candidature. Au delà, il a souhaité "être un candidat de rassemblement de la gauche", sur le modèle de la majorité parisienne actuelle réunissant socialistes, écologistes et communistes. 

Mais il ne veut pas que "cette alliance aille jusqu'à Jean-Luc Mélenchon et ses amis", d'une part parce qu'"il y a eu un conflit de valeurs très important" au moment de l'attaque du Hamas sur Israël le 7 octobre, et "parce qu'ils se déclarent eux-mêmes dans l'opposition municipale". 

Selon un sondage Ipsos dévoilé lundi dans le Parisien sur les potentiels candidats à la mairie de Paris, Anne Hidalgo obtient 28% d'opinions favorables, derrière Gabriel Attal (42%) et Rachida Dati (39%). Emmanuel Grégoire arrive en 4e position, avec 16%.