"Pour apaiser les tensions, pour poursuivre les indispensables transformations, je veux être le maire de la réconciliation des Parisiennes et des Parisiens", a déclaré à l'AFP Emmanuel Grégoire, premier à sortir du bois à gauche pour la bataille des municipales.
Il déjà le soutien de 450 militants et militantes socialistes de la fédération de Paris car il est "le mieux placé" à leurs yeux pour gagner "face au risque d'une droite dure".
Le député de 46 ans, qui a infligé une cinglante défaite au macroniste sortant et ex-ministre Clément Beaune dans la 7e circonscription de Paris aux législatives, a pendant longtemps été vu comme le dauphin incontestable d'Anne Hidalgo dont il fut le premier adjoint pendant sept ans.
Mais les relations avec l'ex-candidate socialiste à la présidentielle se sont tendues et les discussions entre eux sont désormais rompues.
"Peu de gens ont éprouvé la fidélité comme je l'ai fait auprès d'Anne Hidalgo", qu'il a assuré avoir prévenue de sa candidature, a expliqué Emmanuel Grégoire sur franceinfo. "Le moment est, je crois, venu de porter une nouvelle histoire pour Paris, une nouvelle proposition, un nouveau projet", a-t-il ajouté.
A 65 ans, Anne Hidalgo, aux commandes de Paris depuis 2014, entretient le flou sur sa candidature à un troisième mandat, répétant qu'elle s'exprimera "en temps voulu". Elle a par ailleurs démenti un départ à Bruxelles pour y prendre la tête d'une fondation comme l'a affirmé Le Canard Enchaîné.
L'édile a néanmoins déjà désigné un successeur dans l'hypothèse où elle ne se représenterait pas: le sénateur PS Rémi Féraud, président du groupe de la majorité au Conseil de Paris considéré comme un grand fidèle d'Anne Hidalgo.
"C'est elle la maire mais je me prépare", a dit à l'AFP l'ancien maire du Xe arrondissement, confirmant ses récentes déclarations au Parisien.
Ces déclarations ont, selon un proche de la maire qui a souhaité rester anonyme, "mis fin au faux suspense de sa candidature qui figeait la situation".
"Je pense qu'elle n'a jamais eu en tête de faire un troisième mandat, elle n'en a pas envie", a confié ce proche à l'AFP. "Mais elle sait qu'à partir du jour où vous dites que vous n'êtes pas candidat à votre succession, votre pouvoir diminue. Or pour réussir les Jeux olympiques, il fallait une maire qui ait tout son pouvoir".
- Le communiste Ian Brossat "disponible" -
Anne Hidalgo est en outre "attachée à ce que Paris reste à gauche et veut que tout soit aligné pour que les forces soient rassemblées dans le bon sens", analyse ce proche.
"Soit la maire décide de se représenter et l'union se fera autour d'elle, soit elle décide de pas se représenter et la question du leadership à gauche s'ouvrira", observe pour sa part le sénateur Ian Brossat, co-président du groupe communiste au Conseil de Paris, composante de la majorité municipale.
Auquel cas "je suis disponible", a soufflé à l'AFP cet ex-adjoint au logement de la maire. "Je suis un candidat possible, mais la question n'est pas de savoir s'il faut choisir un socialiste, un communiste ou un écologiste mais qui est le meilleur pour nous mener à la victoire", a-t-il ajouté.
Anne Hidalgo reproche à Emmanuel Grégoire sa proximité avec le patron du PS, Olivier Faure, qu'elle accuse d'être responsable de sa défaite à la présidentielle de 2022, et d'avoir fait alliance avec La France insoumise.
Emmanuel Grégoire s'est dit prêt à se soumettre au "verdict des militants socialistes" sur sa candidature. Au-delà, il a souhaité "être un candidat de rassemblement de la gauche", mais sans alliance "avec Jean-Luc Mélenchon et ses amis".
"Dans toutes les villes de France, le PS prépare des listes de division", a rétorqué le coordinateur de LFI Manuel Bompard, sur X.
Selon un sondage Ipsos dévoilé lundi dans le Parisien sur les potentiels candidats à la mairie de Paris, Anne Hidalgo obtient 28% d'opinions favorables, derrière Gabriel Attal (42%) et Rachida Dati (39%). Emmanuel Grégoire arrive en 4e position, avec 16%.