"Le tribunal rejette la demande de placement en détention provisoire" faite par le ministère public et "ordonne le maintien sous contrôle judiciaire" de M. Petitot, a déclaré Thomas Lamorelle, le président du tribunal, au terme d'une audience de près de cinq heures.

Le président du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), le collectif qui a lancé début septembre une mobilisation populaire contre la vie chère, avait été remis en liberté jeudi soir au bout de 48 heures de garde à vue.

La justice lui reproche, entre autres, de s'être introduit dans la résidence préfectorale dans la soirée de lundi "en forçant l'entrée avec un véhicule", avait précisé le juge Lamorelle au début de l'audience, mais aussi d'avoir commis des violences contre une personne dépositaire de l'autorité publique, des actes d'intimidation et un outrage contre la personne de Jean-Christophe Bouvier, le préfet de Martinique.

Le militant et trois autres personnes, dont une qui filmait la scène pour la diffuser en direct sur les réseaux sociaux, avaient tenté de rencontrer François-Noël Buffet, le ministre chargé des Outre-mer, qui effectuait un déplacement de quatre jours en Martinique. Après un face-à-face tendu devant la porte de sa maison, le préfet avait refusé d'accéder à la demande du RPPRAC.

"J'ai hâte que janvier arrive, qu'on puisse débattre de tout ça", a déclaré M. Petitot, saluant "une victoire" à la sortie de la salle d'audience. "Je n'ai agressé personne. Je n'ai violé aucun domicile: on a été autorisés à entrer", a-t-il affirmé.

Sur cette île où les produits alimentaires sont en moyenne 40% plus onéreux que dans l'Hexagone, selon l'Insee, des émeutes ont éclaté à plusieurs reprises en marge de la mobilisation contre la vie chère lancée par le RPPRAC. Durant ces violences urbaines essentiellement nocturnes, plus de 230 véhicules ont été brûlés volontairement et des dizaines de locaux commerciaux ont été incendiés, vandalisés ou pillés, d'après la préfecture.