"On sait très bien que par la voie du mariage, on peut ensuite régulariser", a souligné le ministre de l'Intérieur, interrogé par Europe1-Les Echos-CNews.
Interrogé sur la convocation du maire de Béziers, Robert Ménard, mardi, par la justice pour avoir refusé l'union d'une Française avec son compagnon en situation irrégulière en 2023, M. Retailleau a relevé que c'est "le maire, soucieux de l'ordre public (...) qui se retrouve devant le tribunal, devant les juges et non pas l'individu qui est entré irrégulièrement".
En juillet 2023, M. Ménard, proche de l'extrême droite, avait refusé de marier en mairie un Algérien de 23 ans et sa compagne française de 29 ans, expliquant qu'il "n'allait pas marier quelqu'un qui a l'obligation de quitter le territoire (OQTF)".
"Défavorablement connu des services de police et sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français depuis août 2022", selon le préfet de l'Hérault, le jeune homme avait été expulsé vers l'Algérie deux semaines plus tard. Plusieurs associations, dont le Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples), s'étaient insurgées contre ces décisions.
Le maire divers-droite, attendu mardi dans le bureau du procureur, encourt 5 ans de prison, une amende de 75.000 euros et une peine d'inéligibilité.
Jeudi, le Sénat examinera une proposition de loi portée par le centriste Stéphane Demilly visant à "interdire un mariage en France lorsque l'un des futurs époux réside de façon irrégulière sur le territoire".
"Je soutiens (ce texte, ndlr) et je pense que quand la règle est mal faite, il faut la modifier", a estimé M. Retailleau, rappelant que la proposition "sera soutenue par le gouvernement, par la voix du garde des Sceaux".
La semaine dernière, le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, avait dit son souhait que la loi "change" pour que le maire puisse "s'opposer à un mariage".