Les TPE représentent 97 % des entreprises, mais ne bénéficient que de 6 % des aides au financement des entreprises. Partant de ce constat, le Syndicat des indépendants (SDI), qui représente 25.000 artisans, commerçants, TPE et professionnels libéraux, a fait réaliser le mois dernier un panorama sur l'accès au financement de trésorerie pour les TPE. Les résultats sont sans appel. Sur l'année 2013, 62 % des dirigeants de TPE constatent une dégradation de leur trésorerie. Parmi leurs besoins de financement, l'investissement ne représente que 18,67 %, alors que la trésorerie concentre plus de 45 % des besoins. Et seules 24 % des demandes de crédit de trésorerie sont satisfaites par un crédit classique. Face aux difficultés de financement rencontrées auprès des banques, notamment, 51,95 % des entreprises interrogées ont recours au découvert bancaire. « Les TPE étant la plupart du temps situées en bout de chaîne commerciale, elles n'ont pas la possibilité d'assurer un fonds de roulement en jouant sur les délais client et fournisseur, comme peuvent le faire les entreprises de plus grande taille », remarque l'étude. Le crédit interentreprises ou l'affacturage, que le gouvernement entend développer à l'avenir, ont donc peu de potentiel pour les TPE. Un motif de satisfaction tout de même : malgré leur taille, les TPE bénéficient de taux de crédit similaires à l'ensemble des entreprises. « Contrairement à ce que l'on peut penser, la taille n'est pas un critère discriminant pour déterminer le taux du crédit, c'est la situation économique de l'entreprise qui compte avant tout aux yeux du banquier », explique Jean-Guilhem Darré, délégué général du SDI.

Des montants minimes

Pour le syndicat, le plus préoccupant reste les refus de crédit pour des montants parfois minimes, de 1.000 à 3.000 euros, qui peuvent malgré tout entraîner le dépôt de bilan de très petites entreprises. Le syndicat cite l'exemple d'un boulanger qui, pour un refus de 2.000 euros de crédit, a vu ses frais de découvert autorisé grimper à 4.000 euros en une année. « Pour les particuliers, certaines mesures ont déjà été prises récemment, par exemple avec le plafonnement des commissions d'intervention pour les découverts bancaires, mais, sur les TPE, il n'existe pas d'équivalent », déplore Jean-Guilhem Darré.Pour pallier ces carences, le Syndicat des indépendants formule plusieurs propositions. Notamment une meilleure publicité auprès des entreprises du travail effectué par le Médiateur du crédit. En effet, d'après le sondage du SDI, 80 % des TPE ne connaissent pas l'existence de ce médiateur, qui peut constituer un recours en cas de difficulté avec sa banque. Le SDI propose enfin de permettre un accès direct au financement de la Banque publique d'investissement (BPI) en cas de défaillance de marché. Il s'agirait d'offrir une voie de recours aux entreprises dont la demande de crédit aurait été rejetée par la banque de l'entrepreneur.