L'artificialisation des terres se poursuit en France. En 2022, 20.276 hectares de sols ont été artificialisés, indique le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema), qui relève du ministère de la Transition écologique. Une consommation des espaces en très légère baisse par rapport à l'année 2021 (21.011 hectares).L'artificialisation est « la cause principale de la perte alarmante de biodiversité terrestre dans le monde », alerte toutefois la Banque de France. Dans une récente étude, qui ne prend pas en compte la construction de logements, l'institution monétaire indique que le commerce et l'industrie sont les deux secteurs économiques contribuant le plus à l'artificialisation des sols dans le pays. La construction de bâtiments dédiés à l'activité économique représentait un quart de la surface artificialisée des sols français (un peu moins de 5.000 hectares par an) au cours de la dernière décennie.

Une artificialisation plus diversifiée

Le secteur du commerce est celui qui contribue le plus au flux d'artificialisation des sols, selon cette étude, malgré une baisse remarquée ces dernières années. A la fin des années 2010, 20 % des nouvelles terres artificialisées étaient utilisées pour des activités commerciales, contre 30 % à la fin des années 2000. L'industrie manufacturière a, en revanche, vu sa part dans l'artificialisation des sols croître, à 20 % en 2018.En 2008, le commerce était déjà le secteur économique qui utilisait le plus de nouvelles terres artificialisées dans la plupart des départements. Cependant, la situation n'est plus aussi homogène dans les territoires. En 2019, l'industrie manufacturière ou l'hébergement et la restauration faisaient partie des secteurs qui contribuaient le plus à l'artificialisation des sols dans certains départements.

Les effets attendus du ZAN

Le dispositif zéro artificialisation nette (ZAN), voté en 2021, s'est donné pour premier objectif de réduire de moitié l'artificialisation des terres d'ici à 2031 par rapport à la décennie 2011-2021. Cela pourrait impacter les secteurs économiques, notamment le commerce et l'industrie, qui sont les principaux utilisateurs de ces espaces pour produire. Ainsi, l'étude n'exclut pas une croissance du prix du foncier bâti, bien que ce ne soit pas une « conséquence nécessaire » du ZAN.

Si certains secteurs peuvent y être plus vulnérables, le rapport note qu'ils ne seront pas forcément perdants de cette politique de transition. « La majorité des entreprises du secteur de l'industrie sont propriétaires du foncier qu'elles utilisent et devraient donc bénéficier d'une croissance des prix immobiliers. De plus, certains secteurs pourraient s'adapter plus facilement à un nouveau contexte de sobriété foncière, en accroissant leur efficacité foncière par exemple », note l'étude.