Comment gagner en productivité sans pour autant accroître la pénibilité du travail, sachant que les préparateurs de commande peuvent parcourir entre 10 et 12 km par jour ? Une question à laquelle répondent les robots mobiles autonomes (AMR). Dotés d'intelligence artificielle (IA) et de capteurs dédiés, ils savent calculer leur itinéraire pour chercher leurs commandes et, si besoin, contourner les obstacles. Sur le marché français, citons les acteurs comme Exotec, Knapp, MiR, Rob'occ, Scallog et Still.

Sans oublier Geek +, un des leaders mondiaux qui propose, entre autres, ses robots « shelf-to-person ». Conçus pour se glisser sous des étagères, ils acheminent les marchandises jusqu'aux préparateurs de commande. « Ce qui leur évite d'avoir à se déplacer », fait remarquer Jean-Daniel Cohen, directeur des ventes de Geek + en France. Lequel estime qu'en augmentant les volumes marchandises, les AMR multiplient par deux ou trois la productivité de l'entrepôt.

De l'étagère à la personne

Selon le cabinet Interact Analysis, les robots « de l'étagère à la personne » se sont vendus à plus de 30.000 exemplaires en 2022 et à plus de 40.000 estimés en 2023 dans le monde. Sur ce marché du « goods-to-man », le français Exotec (157 millions d'euros de chiffre d'affaires et 900 collaborateurs) se démarque avec les Skypod.

Ces derniers transportent jusqu'à 30 kg de marchandises non pas sur des étagères mais dans des bacs qu'ils vont rechercher jusqu'à 12 mètres de hauteur. Ce qui favorise la densification du stockage en réponse à la pénurie de mètres carrés disponibles. « Depuis notre création en 2015, nous avons produit et déployé 7.000 Skypod dans une centaine d'entrepôts situés en France et à l'étranger », fait valoir Renaud Heitz, cofondateur et directeur général d'Exotec.

Dans un autre registre, les cobots, une autre famille d'AMR, se déplacent parmi les opérateurs - à la différence des robots « goods-to-man », qui évoluent dans des enceintes sécurisées. C'est le cas notamment des robots Roc-E et Roc-One du français Rob'occ, des chariots robotisés portant 100 kg de marchandises, déployables en moins d'une heure et sans besoin d'infrastructures Wi-Fi.

AMR et cobots

Prometteurs, les AMR gagnent du terrain. Au total, « 50 % des entrepôts que nous installons sont aujourd'hui équipés de robots, principalement de type « goods-to-man » ou cobots, plus agiles et plus adaptables », explique Florent Boizard, directeur de l'entité commerciale Reflex Logistics Solutions chez Hardis Group, une entreprise spécialisée dans le conseil et l'édition de logiciels.

Avec ses 1.700 collaborateurs, l'entreprise contribue à automatiser les entrepôts en concevant des logiciels de gestion des entrepôts (WMS), qui orchestrent et pilotent les équipements mécanisés et les robots. A terme, ces flottes pourraient aussi intégrer des robots humanoïdes. Outre-Atlantique, certains savent déjà se saisir de caisses et les remettre à des opérateurs humains. A l'instar des robots d'Agility Robotics ou ceux de Figure AI. Lequel vient de lever 675 millions de dollars auprès notamment de Jeff Bezos, OpenAI, Nvidia et Microsoft. De quoi préparer la relève des préparateurs de commande ?