L'évolution de l'investissement des entreprises est l'une des grandes incertitudes qui pèsent sur la reprise en France. Après deux années difficiles, une étude entrevoit une embellie. Selon la société GE Capital, à la fin du premier trimestre, les TPE et PME françaises avaient l'intention d'investir 90 milliards d'euros cette année, contre 64 milliards l'an passé. Les sociétés françaises se placent juste derrière leurs homologues allemandes mais devant les italiennes. Parallèlement, seules 13 % des TPE et PME hexagonales interrogées envisagent de réduire l'emploi en 2014 alors que 38 % espèrent augmenter le nombre de salariés, le meilleur taux depuis deux ans. Autre donnée qui pousse à l'optimisme : elles sont 23 % à être confiantes contre seulement 4 % un an plus tôt. Certes, la France est le troisième pays le moins optimiste du panel - qui en compte sept. La hausse n'en est pas moins réelle. « Il y a un effet de rattrapage par rapport à nos voisins », explique Patrice Coulon, directeur chez GE Capital. « Les entreprises italiennes par exemple se sont remises à investir il y a environ dix-huit mois. Les Français, eux, ont hésité et envisageaient de répondre aux commandes avec des équipements vieillissants. » Selon ce spécialiste du financement, « les entreprises françaises se sont rendu compte qu'elles étaient passées à côté d'opportunités à force de rogner sur les investissements. Le matériel, devenu obsolète, nécessite désormais d'être renouvelé ». Mais les entreprises vont-elles être capables de financer ce nouvel investissement ? « C'est la seule différence entre la France et les autres pays européens », répond Patrice Coulon qui note que « 84 % des TPE et PME veulent se financer auprès de leur banquier alors que les entreprises des autres pays de l'Union européenne ont depuis longtemps cherché des financements alternatifs, davantage adossés aux actifs ». Mais aujourd'hui en France, il n'existe pas de « credit crunch », c'est-à-dire de raréfaction du crédit, même si clairement l'activité bancaire manque de dynamisme. Fin janvier, selon la Banque de France, les PME avaient mobilisé 362,1 milliards d'euros d'encours de financements bancaires, un chiffre en hausse de 0,8 % en un an.