C'est un signal positif pour l'économie française. Les chefs d'entreprise dans l'industrie manufacturière, interrogés par l'Insee, ont l'intention d'augmenter leurs investissements de 4 % cette année. Lors de la précédente enquête de ce type, en janvier dernier, ils ne tablaient que sur une hausse de 3 %. Cette révision à la hausse, même légère, est de bon augure pour l'activité. Elle vient, en tout cas, confirmer que la reprise qui s'amorce, doucement, en France est d'abord le fait de l'industrie. Ce secteur, qui exporte fortement, voit ses carnets de commandes se remplir petit à petit avec le retour de la croissance chez les principaux partenaires commerciaux de la France.Le redémarrage de l'investissement est logique. D'abord, parce que les entreprises avaient réduit la voilure l'an passé - l'investissement avait reculé de 7 % selon la même enquête. Ensuite, parce qu'en phase de reprise, l'investissement progresse habituellement plus vite que le PIB. C'est facilité par le fait que l'Hexagone ne connaît pas de « credit crunch », c'est-à-dire de raréfaction des prêts octroyés par les établissements financiers. La Banque de France a annoncé, hier, que les crédits aux entreprises destinés à financer les investissements ont crû de 2,7 % en un an. Enfin, l'investissement des entreprises fait l'objet de toute l'attention de l'exécutif. La mise en place du crédit d'impôt emploi compétitivité (Cice) puis à partir de 2015 des nouveaux allégements de charges prévus par le pacte de responsabilité devraient permettre aux entreprises de reconstituer leurs marges et donc d'améliorer leurs capacités à investir. « Il faut soutenir les entreprises », a d'ailleurs martelé hier le président de la République.

Equipements renouvelés

Toutefois, plus en détail, si les entreprises se remettent à investir, ce n'est pas toujours pour des bonnes raisons. La part des investissements destinés à l'extension de la capacité productive passerait sous sa moyenne de long terme, à 15 %. Et celle des investissements consacrés à l'introduction de nouveaux produits resterait aussi en deçà de sa moyenne de longue période. C'est un mouvement qui ne date pas d'hier. Depuis le début des années 1990, la part des investissements destinés au simple renouvellement des équipements existants ne cesse de progresser dans l'Hexagone. Mais sa continuité prouve bien que les investissements des industriels français sont encore très défensifs.