"Quand les cadets ont majoritairement des aînés de l'autre sexe, leurs pratiques se diversifient et ils s'investissent davantage dans les pratiques ludiques typiques du genre de leurs aînés", indique le rapport, qui s'appuie sur les données d'une enquête menée sur 12.290 enfants à l'âge de deux ans. 

"À l'inverse, quand ils ont uniquement des aînés du même sexe, ils ont tendance à davantage jouer à des jouets typiques de leur genre", comme les petites voitures pour les garçons et les poupées pour les filles, ajoute l'étude.

Selon les chiffres de l'Ined, 33% des garçons cadets ayant au moins une sœur aînée jouent à la poupée, contre seulement 9% pour ceux ayant uniquement des frères.

Mais la présence d'un aîné du sexe opposé ne suffit pas à s'adonner à des jeux traditionnellement réservés à l'autre genre. Il faut aussi que les grands frères et grandes sœurs jouent avec les plus petits quotidiennement pour que "l'effet d'entraînement" ait lieu, précisent les auteurs de l'étude. 

"Ainsi, parmi les cadettes ayant au moins un frère aîné, celles qui jouent tous les jours avec lui ont quasiment deux fois plus de chances de jouer quasi quotidiennement aux petites voitures que celles qui ne jouent pas avec lui, ou seulement de temps en temps (46% contre 26%)", démontre l'étude. 

Les jeux sont par ailleurs moins stéréotypés quand la mère, et non le père, joue avec l'enfant. "Jouer tous les jours ou presque avec sa mère augmente de 8 points la probabilité des filles de jouer aux petites voitures, là où jouer tous les jours ou presque avec son père n'a pas d'effet significatif sur le fait de jouer à la poupée chez les garçons", avance le rapport.

Cela s'explique par le fait que les pères jouent davantage à des activités associées au genre masculin avec leurs enfants.

L'influence des parents sur les stéréotypes de genre dans les jeux pour enfants reste cependant moindre que celle des sœurs et frères aînés.