La machine-outil française a-t-elle fini sa longue chute ? Le secteur espère un bol d'air en 2014, après une année 2013 très mitigée. L'exercice précédent a connu une faible croissance avant de subir une nouvelle rechute de plus de 5 % en fin d'année. Mais rien de comparable avec les turbulences de 2008 quand le marché avait chuté de 30 %. Jean Tournoux, qui préside le Symop, syndicat du secteur, est plus optimiste. Sur les 600 millions d'euros de production, une grosse vingtaine d'entreprises concentrent l'activité, devant des dizaines de petites PME. Bien peu face aux 14 milliards d'euros de l'Allemagne ou de l'industrie italienne, trois fois plus importante. Mais les dernières niches françaises résistent, essentiellement dans les machines sur mesure. Une production qui s'exporte à 60 %, signe que les usines françaises consomment surtout des outils étrangers. Même la bonne santé de certains secteurs comme l'aéronautique peine à occuper les adhérents du Symop.

Usine du futur

Le rebond du secteur, Jean Tournoux le voit davantage dans les nouvelles technologies des machines intelligentes. « La manière de produire est en train de changer, dans l'usine du futur, il n'y aura plus d'arrêts. » En clair, il s'agira de connecter les machines-outils avec le système de logistique pour faire travailler l'usine sans rupture de charge. Voilà pourquoi le Symop mise sur l'appel à manifestation d'intérêt sur l'« usine du futur » dans le cadre de la Nouvelle France industrielle. « C'est le domaine dans lequel nos industriels peuvent encore espérer s'imposer au niveau mondial. C'est trop tard dans les machines standard », prévient Jean Tournoux. L'innovation permettra-t-elle de relancer la machine-outil ? Des producteurs en pleine croissance comme Vernet-Behringer, ou Dimeco tiennent à nuancer cette vision. La faiblesse des Français tiendrait aussi au manque de travail en commun des industriels de l'Hexagone et de l'inefficacité du Symop. Contrairement aux Italiens, par exemple.