Le nouveau tour de vis imposé aux ministères va produire ses effets cette année. Les dépenses de l'Etat (hors charge de la dette et de pensions) vont diminuer de plus de 3,3 milliards d'euros en valeur absolue en 2014, par rapport à la loi de Finances initiale 2013 (et de 3,1 milliards par rapport aux dépenses effectivement réalisées), à 276,9 milliards d'euros d'après les données du budget rectificatif présenté hier.Le texte voté à l'automne prévoyait déjà une réduction des dépenses de 1,6 milliard, alors présentée comme « inédite sous la Ve République », par Pierre Moscovici et Bernard Cazeneuve. Mais des économies supplémentaires de 1,6 milliard demandées aux ministères vont s'ajouter. En tenant compte du gain de 1,8 milliard sur la charge de la dette, la diminution des dépenses dépasse les 5 milliards d'euros par rapport à la loi de Finances initiale de 2013.Pour réaliser ces économies supplémentaires, l'exécutif a demandé aux ministères de puiser le moins possible dans les crédits mis en réserve afin de faire face aux imprévus. La ponction sur la réserve est limitée à 600 millions (sur un total de 7 milliards). Au final, le ministère de la Défense contribue à hauteur de 350 millions. Le ministère de l'Education est également concerné à hauteur de 189 millions, puis les Finances (150 millions), l'Emploi (127) et l'Ecologie (113). Si des économies sont réalisées sur l'Emploi, c'est en raison du faible nombre d'apprentis (il y a moins d'exonérations de charges à compenser). Les opérateurs sont aussi sollicités : l'Agence de services et de paiement perd 21 millions de crédits, comme Météo-France (8,6 millions), l'Office français de l'immigration (10 millions), le Centre national des études spatiales (10 millions), etc.Malgré ces efforts, le déficit prévisionnel de l'Etat se dégrade de 1,4 milliard à 83,9 milliards du fait d'une révision à la baisse des recettes fiscales : Bercy table désormais sur un manque à gagner de 3,2 milliards d'euros sur l'impôt sur le revenu et de 2,9 milliards sur l'impôt sur les sociétés cette année. Les recettes d'ISF sont, en revanche, revues à la hausse de 600 millions (lire ci-contre). Même chose pour les participations de l'Etat, qui vont produire des dividendes supérieurs de 700 millions aux attentes, grâce à EDF et surtout GDF.