« Tout s'est déroulé comme si les Français avaient décidé de se faire plaisir cet été, pris un gros coup au moral et une crise de confiance à la rentrée pour attendre décembre et à nouveau dépenser à la dernière minute avec pour objectif faire plaisir et se faire plaisir », a indiqué mardi Emmanuel Le Roch, le délégué général de Procos, la fédération qui regroupe 300 enseignes et 60.000 points de vente présents dans les centres commerciaux et les rues commerçantes. Après un rebond des ventes de 10 % en juin et juillet, l'activité des Fnac Darty, Celio et autres Courir a plongé de 4 % en septembre. Décembre a enregistré un sursaut de 1,3 %. Mais janvier a replongé dans la morosité avec une rechute de 1,5 % par rapport à janvier 2023.
Les ventes des produits de beauté en hausse de 8 %
Les soldes ont été mauvais avec une baisse de 3,5 % en magasins dont -5 % pour la chaussure, -2,6 % pour l'habillement, -3,6 % pour le sport et -17 % pour la maison, pourtant des familles de produits phares de cette séquence de promotion.Le panel Retail Int. de l'Alliance du commerce, le syndicat des grands réseaux comme Zara ou H&M et des grands magasins, qui mesure 10.000 magasins de 60 enseignes, confirme le déclin des soldes avec une baisse de l'activité de 5,8 % dans les boutiques pour la période et de 4 % sur les sites Internet marchands des marques. Si les adhérents de Procos ont connu au total une année 2023 positive (+3,5 %), c'est surtout grâce à l'univers de la beauté (+8 %), ceux de l'Alliance du commerce ont confirmé la crise endémique du textile en descendant au global une nouvelle marche de 3,8 %.L'analyse de la fréquentation des magasins fait monter l'inquiétude pour l'avenir après des soldes décevants. Dans le commerce spécialisé, les entrées dans les points de vente s'affichent en baisse par rapport à 2022 : de -2,3 % en moyenne, dont -3,5 % dans les centres-villes, -0,7 % dans les centres commerciaux et -0,5 % dans la périphérie. Retail Int. note une baisse de trafic de -3,9 % par rapport à 2023.Le Covid et le télétravail ont un peu vidé les rues et les allées des « malls ». Mais pendant la crise sanitaire, l'activité de l'e-commerce des enseignes avait compensé. L'effet de compensation s'est arrêté en 2023. « Sur le Web, les résultats sont plus dégradés qu'en magasin puisque la croissance des ventes n'est que de + 0,5 % en valeur donc des ventes en volume qui baissent de 2 à 3 % », indiquent les analystes de Procos. Le bateau magasin n'a plus de spi de secours.