La majorité réclamait depuis des semaines un geste fort pour les ménages modestes. François Hollande a répondu hier en annonçant une « baisse rapide des cotisations payées par les salariés ». Le chef de l'Etat n'est pas entré dans le détail, mais un scénario semblait, ces derniers jours, tenir la corde. La baisse des charges salariales ciblerait les bas salaires. Et serait financée, au moins en partie, par la suppression de la prime pour l'emploi (PPE), un crédit d'impôt dont bénéficient quelque 6 millions de foyers aux revenus modestes. Une façon de montrer que les allégements de charges ne sont pas limités aux entreprises et bénéficient aussi aux salariés. « Il est légitime de baisser aussi les cotisations des salariés », a insisté François Hollande hier. Cette mesure permettrait à la fois d'alléger les prélèvements obligatoires, de donner un coup de pouce au pouvoir d'achat tout en favorisant, indirectement, la compétitivité.Les modalités précises ne sont pas arrêtées, en particulier le plafond de rémunération donnant droit aux allégements, ni le calendrier. Se pose en effet le problème de l'année de transition, au cours de laquelle l'Etat devrait financer à la fois le crédit d'impôt (PPE), effectif avec un an de décalage, et les allégements de charges.La transformation de la PPE en baisse de charges, à budget constant, permettrait de réduire les cotisations salariales de 4,3 points - elles s'élèvent actuellement à plus de 20 % du salaire brut pour un non-cadre (voir graphique). C'est ce que montre une étude réalisée par le Trésor, qui a fait des simulations sur la base d'un allégement sur les salaires inférieurs à 1,3 SMIC (« Les Echos » du 19 février). Ce scénario permettrait d'augmenter le salaire net d'un smicard de 60 euros par mois. Mais l'exécutif pourrait aller plus loin, puisqu'une enveloppe de 2 à 3 milliards d'euros a été dégagée ces derniers jours pour des mesures en faveur des ménages, dont des baisses d'impôts que le chef de l'Etat a confirmées hier.