Pour réduire vraiment l'impôt sur le revenu, la bonne voie n'est pas celle des réductions d'impôt désormais plafonnées (lire page 40). Il faut miser sur les déductions qui réduisent la base d'imposition. Et le premier atout du contribuable est tout simplement l'épargne retraite individuelle. Ce qu'il faut savoir pour en faire bon usage.

Quel est le principe de déductibilité ?

Qu'ils s'intitulent PERP (plan d'épargne retraite populaire, ouvert à tous les contribuables), contrats Madelin (réservés aux indépendants), Préfon ou Corem (respectivement destinés aux fonctionnaires et aux mutualistes) ou encore article 83, tous les plans d'épargne spécifiquement dédiés à la préparation de retraite sont assortis d'un levier fiscal.Les cotisations versées chaque année sont déductibles du revenu imposable dans certaines limites : 10 % des revenus plafonnés à l'équivalent de 8 fois le PASS (plafond annuel de la Sécurité sociale) de l'année n - 1 (*) pour le PERP, la Préfon, le Corem, les versements facultatifs sur un article 83. Et 10 % du bénéfice (BIC ou BNC) limité à 8 fois le PASS de l'année (*) pour les contrats Madelin, un montant majoré de l'équivalent de 15 % du bénéfice compris entre 1 et 8 PASS.En clair - et en chiffres -, cela signifie qu'un détenteur de PERP (et assimilés) peut déduire cette année jusqu'à 29.626 euros de son revenu imposable, contre 69.463 euros pour le souscripteur d'un Madelin.

Peut-on cumuler les plans ?

L'enveloppe fiscale dédiée à l'épargne retraite englobe toutes les cotisations retraite individuelle de l'année (PERP, Préfon, Corem, Madelin, etc.), mais également les cotisations employeurs à un article 83 et l'éventuel abondement versé par une entreprise dans le cadre d'un Perco (plan d'épargne retraite collectif). Souscrire plusieurs plans pour en additionner les avantages fiscaux ne vaut donc que dans certains cas précis.Un TNS (travailleurs non salarié), qui a engrangé de gros bénéfices et fait le plein sur son Madelin, peut ainsi avoir intérêt à ouvrir un PERP pour exploiter la règle des disponibles fiscaux susceptibles de jouer sur ses revenus globaux (et pas seulement professionnels) de l'année n - 1 (2013) à n - 4 (2010) !

Quel montant placer ?

L'effet de levier fiscal est d'autant plus efficace que l'on est fortement imposé (au moins 30 %), mais il ne faut pas forcément cotiser au plafond pour l'optimiser. Une simulation effectuée par la cellule patrimoniale d'Aviva France montre ainsi qu'un cadre supérieur, marié et père de deux enfants, qui l'an passé a payé 11.428 euros d'impôt pour un salaire net imposable de 85.500 euros, a profité, avec un versement « au taquet » de 8.550 euros sur son PERP d'une économie d'impôt de 2.094 euros. En cotisant à hauteur de 5.607 euros, le gain aurait été de 1.682 euros, soit proportionnellement plus efficace.

Peut-on racheter des années non cotisées ?

Les contrats Préfon et Corem permettent sous certaines conditions de déduire jusqu'à fin 2014 l'équivalent du rachat de deux années supplémentaires non cotisées. De même, il est possible dans le cadre d'un Madelin de récupérer, dans la limite du plafond fiscal annuel, des années non cotisées entre la date d'affiliation au régime obligatoire d'assurance-vieillesse des professions libérales et l'ouverture de son contrat. Enfin, on peut profiter d'une rentrée financière exceptionnelle pour « purger » les disponibles non consommés d'un PERP. Tous ces versements « one shot » ont un impact fiscal. Mais mieux vaut le mesurer précisément avec l'aide de son conseiller.Susceptible d'être actionné entre 20 et 66 ans dans la limite de 12 trimestres récupérés, ce rattrapage est déductible du revenu imposable et peut, dans certains cas bien optimisés, générer une économie substantielle.