"La tempête se trouve actuellement sur les terres des provinces de Dak Lak et Gia Lai", a annoncé le ministère dans un communiqué à l'arrivée du typhon qui a déjà ravagé les Philippines.
"Le vent est tellement fort que rien ne résiste", a déclaré à l'AFP Vu Van Hao, 48 ans, en examinant les fenêtres brisées du hall d'un hôtel brisées par la tempête, dans la province de Gia Lai. "Nous n'avons jamais vu de vent aussi violent ici. C'est une catastrophe naturelle, que pouvons-nous faire ?"
Les vents soufflent à 149 kilomètres heure sur le centre du pays, encore sous le choc d'une semaine d'inondations et de pluies record qui ont fait au moins 47 morts et submergé des sites historiques classés au patrimoine mondial de l'Unesco.
"Il s'agit d'un typhon gigantesque doté d'une terrible capacité de destruction", a déclaré Pham Anh Tuan, haut responsable de la province de Gia Lai, où, selon les médias d'État, plus de 7.000 personnes ont été évacuées mercredi soir.
Dans la zone côtière de Quy Nhon Nam, dans la province de Gia Lai, près de l'endroit où Kalmaegi a touché terre, un journaliste de l'AFP a vu des fonctionnaires frapper aux portes pour intimer aux habitants de fuir avant l'arrivée du typhon.
Des dizaines de personnes, principalement des femmes âgées et des enfants, se sont réfugiées jeudi dans une école.
Le Vietnam se trouve dans l'une des régions les plus actives de la planète en matière de cyclones tropicaux et est généralement touché par dix typhons ou tempêtes par an, mais Kalmaegi est le 13ème de 2025.Selon les scientifiques, le réchauffement climatique provoqué par l'activité humaine rend les phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents, plus meurtriers et plus destructeurs.
- "Catastrophe nationale" -
Le typhon Kalmaegi est déjà le plus meurtrier de l'année aux Philippines, selon EM-DAT, une base de données mondiale sur les catastrophes naturelles. Il a fait au moins 142 morts et 127 disparus à la suite de violentes inondations, ont indiqué jeudi les autorités de l'archipel.
Dans la province centrale de Cebu, la plus durement frappée, des villes entières ont été inondées. Quelque 500.000 personnes sont toujours déplacées dans le pays jeudi.
A Liloan, une ville proche de Cebu City où 35 corps ont été retrouvés dans des zones inondées, des journalistes de l'AFP ont vu des voitures empilées les unes sur les autres par les crues et des toits arrachés, tandis que les habitants tentaient de dégager la boue.
Le président philippin Ferdinand Marcos a décrété "l'état de catastrophe nationale", autorisant notamment le gouvernement à débloquer des fonds pour l'aide humanitaire.
"Malheureusement, un autre (typhon) arrive avec le potentiel de devenir encore plus puissant," a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse l'après-midi. Fung-Wong sera le 21ème à frapper l'archipel cette année.
- Risque d'inondations -

Des habitants sur la trajectoire du typhon serrés en nombre sur leurs motos fuyaient leurs modestes maisons de tôle.
"Je crains seulement les fortes pluies qui pourraient provoquer d'importantes inondations", a dit un homme de 53 ans qui s'est présenté sous le nom de Thanh.
Les écoles ont fermé jeudi et vendredi dans les provinces de Gia Lai et Quang Ngai et au moins cinq aéroports ont été fermés, ont indiqué les autorités, tandis que des dizaines de vols ont été déroutés.
Les fortes pluies qui ont commencé fin octobre ont inondé l'ancienne capitale impériale Hué et la vieille ville de Hoi An, classées au patrimoine mondial de l'UNESCO, transformant les rues en canaux.
"Avec les pluies torrentielles qui tombent depuis ce matin et qui devraient se poursuivre aujourd'hui et demain, nous pensons que le niveau de l'eau va monter à Hué et à Danang, mais peut-être pas autant que lors des dernières inondations", a déclaré Mai Van Khiem, directeur du Centre national de prévisions hydro-météorologiques, après le passage de Kalmaegi.
Avec 3.200 kilomètres de côtes et un réseau de 2.300 rivières, le Vietnam est exposé à un risque élevé d'inondations.
Selon l'office national des statistiques du pays, les catastrophes naturelles ont déjà fait 279 morts ou disparus cette année et causé plus de deux milliards de dollars de dégâts.