Délaissées, voire malmenées en 2012, les entreprises spécialisées dans les services aux collectivités ont connu en 2013 un franc regain d’intérêt en Bourse, qui se poursuit encore cette année.

Un retour des investisseurs

L’époque où la seule raison d’investir dans EDF, Suez Environnement ou Veolia Environnement était l’assurance d’un dividende généreux est révolue. Ces géants de la production d’électricité, du traitement de l’eau et des déchets ont en effet retrouvé l’an dernier la confiance des investisseurs, même s’ils sont encore loin de leurs records boursiers de 2007 ou 2008.L’action EDF a ainsi doublé en un an, Suez et Veolia Environnement ont regagné environ 40 %. Une affaire plus petite comme Pizzorno Environnement a, elle, bondi d’environ 65 %. Et, depuis le début de l’année, Séché Environnement, numéro trois Français des déchets, s’octroie déjà plus de 20 %.La défiance de la Bourse, déclenchée par la crise financière de 2008, était venue d’un trop lourd endettement de ces entreprises. Puis la crise économique qui avait suivi en Europe avait dégradé leurs performances, la baisse de près de 15 % de la production industrielle depuis 2008 laminant notamment les volumes des déchets traités et les prix des matières recyclées.Les investisseurs avaient alors privilégié des sociétés bénéficiant du dynamisme des pays émergents, dynamisme qui s’est depuis ralenti tandis que, depuis l’été 2013, l’économie européenne montrait des signes de relance.

Des plans d’apurement

Parallèlement, les entreprises du secteur, EDF, GDF Suez et Veolia ont mené de gros chantiers pour alléger leur dette, par le biais de cessions et de réductions de coûts. Veolia a ainsi réduit de moitié, à 8,2 milliards d’euros, son endettement. Des efforts qui ont commencé à se traduire dans les résultats et les bilans de 2013 et ont été, à ce titre, salués en Bourse. EDF, en outre, a bénéficié en France de l’augmentation de ses tarifs et, au Royaume-Uni, d’un projet de construction de deux réacteurs EPR.Il reste le cas de GDF Suez, dont le rattrapage n’a pas eu la même ampleur. Handicapé par la baisse quasi-structurelle de la demande en énergie en Europe, le groupe s’est résolu à déprécier pour 14,9 milliards d’actifs en 2013 et à accuser en conséquence une perte nette de 9,3 milliards. Il va aussi réduire son dividende cette année, quand les autres groupes vont confirmer les bonnes nouvelles de 2013.
Les principales valeurs du secteur
ValeursEvolution sur 1 anEvolution sur 5 ans
Albioma+22,6 %-21,4 %
EDF+98,6 %-0,8 %
GDF Suez+28,7 %-22,5 %
Suez Env.+44 %+32,6 %
Veolia Env.+39,7 %-19,5 %