La très belle santé de l’aviation commerciale a porté la quasi-totalité des actions du secteur vers leur plus haut historique. Dire que la conjoncture a été porteuse dans l’aviation commerciale tient aujourd’hui du truisme. Alors qu’il tablait sur environ 700 nouvelles commandes en 2013, Airbus pourrait avoir flirté avec le record de 2011, année durant laquelle l’avionneur avait engrangé 1 608 commandes brutes et 1 419 nettes (en tenant compte des annulations).

Des commandes records

De fait, à fin novembre, la filiale d’EADS avait enregistré 1 413 nouvelles commandes (1 074 pour Boeing fin décembre) : deux fois ses anticipations et un carnet de plus de huit années de production. La famille des petits appareils, les A320, avec ou sans nouvelle motorisation, a dépassé les 2 500 exemplaires vendus et le nouveau long-courrier, l’A350, 800 commandes. Enfin, la commande de 50 A380 en fin d’année permettra à Airbus d’atteindre, enfin, les 30 livraisons annuelles de son Super Jumbo et le point d’équilibre du programme en 2015. Les investisseurs ont apprécié.Dans ce contexte porteur, les avionneurs ont accéléré leurs cadences et les équipementiers comme Zodiac Aerospace, Lisi ou le motoriste Safran en ont profité, affichant un rythme élevé de progression de leur chiffre d’affaires trimestre après trimestre. À cela s’est ajoutée une croissance du trafic aérien de 5 % à 6 %, soutenant leurs activités de services et avec elles, leur rentabilité opérationnelle.

La défense à la traîne

Parallèlement, les perspectives dans la défense se sont assombries. Ce qui n’a toutefois pas empêché le cours de l’électronicien Thales de décoller, porté par un changement de management. Cela a, en revanche, amené EADS à recentrer sa stratégie sur l’aviation civile et à se réorganiser, adoptant à cette occasion le nom d’Airbus Group à partir du 1er janvier 2014. La déception s’est située du côté de Dassault Aviation, qui n’est pas encore parvenu à exporter le Rafale, son avion de chasse bi-réacteur. La signature du « contrat du siècle » en Inde sera d’ailleurs la grande question de 2014. Pour les autres acteurs du secteur, l’enjeu se situe au niveau de la rentabilité. En particulier pour Airbus Group, dont la marge d’environ 4,6 % en 2013 devra atteindre 10 % en 2015. L’entrée en service, en temps et en heure, fin 2014, de l’A350 sera un pas important en la matière.
Les principales valeurs du secteur
ValeursÉvolution sur 1 anÉvolution sur 5 ans
Airbus Group (ex-EADS)+ 89,2 %+ 363,9 %
Dassault Aviation+ 24,7 %+ 130,8 %
Safran+ 55 %+ 424,3 %
Thales+ 78,3 %+ 56,9 %
Zodiac Aerospace+ 54,3 %+ 395,2 %