Optimistes, mais… Alors que le Forum économique de Davos s'ouvre ce mardi sous le mot d'ordre de « la collaboration sous le signe de l'intelligence », les dirigeants d'entreprises dans le monde sont très majoritairement optimistes sur les perspectives économiques. C'est l'une des tendances phares qui ressort de l'enquête Global CEO Survey, la 28e du genre, réalisée entre le 1er octobre et le 8 novembre derniers par PwC auprès de 4.701 dirigeants d'entreprises dans 109 pays et territoires. Ils sont ainsi 58 % à anticiper une amélioration de l'économie mondiale cette année, soit quelque 20 points de plus qu'il y a un an. S'ils sont globalement dans le même état d'esprit (52 % optimistes, contre 30 % en 2024), les patrons français sont toutefois plus réservés sur l'état de l'économie hexagonale.

« Seulement 24 % d'entre eux pensent qu'elle va s'améliorer dans les prochains mois », précise PwC. De fait, si le gouvernement Barnier tablait sur 1,1 % de croissance cette année, le Premier ministre François Bayrou a annoncé, dans sa déclaration de politique générale le 14 janvier, n'anticiper plus que 0,9 % de hausse du PIB. Mais l'optimisme des patrons français est de mise concernant leurs entreprises. Ainsi, 47 % d'entre eux se disent « très confiants pour les douze prochains mois » et 65 % « très confiants pour les trois prochaines années ».

Se réinventer

Cet optimisme global - des chefs d'entreprises français et des autres - ne doit toutefois pas faire oublier les menaces et défis. Côté menaces, ce sont avant tout la volatilité macroéconomique et l'inflation, suivis du risque cyber. « En France, ce dernier est même en première position, comme l'année passée d'ailleurs, devant la pénurie de collaborateurs détenant des compétences clés et la volatilité macroéconomique », fait remarquer Patrice Morot, président de PwC France et Maghreb. Pas moins importants que ces risques, les patrons d'entreprises sont face à « deux enjeux clés : l'intelligence artificielle et le climat », souligne-t-il. « Le premier, sur lequel ils peuvent agir directement, est d'intégrer l'IA dans la stratégie et à tous les niveaux de l'entreprise. Et le second, qui n'est plus un choix mais un impératif, est de faire sa part dans la lutte collective contre le réchauffement climatique. »

Dans ces domaines, l'urgence, pour les entreprises, est à « réinventer leurs modèles d'affaires », selon PwC. Ainsi, au niveau mondial, 42 % d'entre eux estiment que leur société ne sera plus viable d'ici à dix ans sans une transformation majeure en la matière, un taux proche de celui constaté en 2023 (45 %). Du côté des dirigeants français, ce taux atteint 68 %. La faute, selon certains, à la complexité réglementaire pour les investissements liés aux enjeux de durabilité et à une confiance relative dans l'IA.