Le juge Teodoro Ladrón Roda a fixé cette date à l'issue d'une audience préliminaire dans un tribunal de commerce en présence des avocats des plaignants, représentés par l'Association des médias d'information (AMI), principale organisation professionnelle des médias en Espagne, et de ceux de Meta Irlande, le pays où est situé en Europe le siège du géant technologique.

L'AMI réclame 550 millions d'euros à Meta, qu'elle accuse d'avoir enfreint de façon "systématique et massive" entre le 25 mai 2018 et le 31 juillet 2023 la "législation européenne en matière de protection des données", qui exige le consentement des internautes à l'utilisation de leurs données à des fins de profilage publicitaire.

Cette pratique "aurait permis au groupe américain de proposer (...) la vente d'espaces publicitaires sur la base d'un avantage concurrentiel obtenu de façon illégitime", au détriment des médias traditionnels, qui ont eux respecté cette réglementation, avait précisé l'AMI en présentant sa plainte en décembre 2023.

Lors de l'audience de mercredi, l'avocat de Meta, Javier de Carvajal, a déclaré que le groupe niait l'"existence de tout dommage" et qu'il n'avait pas failli au respect de la réglementation européenne.

Meta "affirme que les données personnelles ne sont pas utilisées pour la publicité personnalisée et qu'elles ne lui ont pas donné d'avantage concurrentiel", a souligné auprès de journalistes l'avocat des plaignants, Nicolás González Cuéllar.

Parmi les groupes de médias représentés par l'AMI figurent Prisa, propriétaire du quotidien El Pais et du journal sportif AS, mais aussi Godo (La Vanguardia, Mundo deportivo...) et Vocento, qui publie le quotidien conservateur ABC.

Outre la plainte de cette association, une autre a été déposée pour les mêmes motifs par les radios et télévisions espagnoles, qui réclament dans une affaire distincte au groupe américain quelque 160 millions d'euros.