Des délais plus longs
En banlieue, les investisseurs se positionnent, selon lui, « sur des opportunités » : des immeubles que, pour une raison ou une autre, le vendeur accepte de céder à un prix particulièrement attractif. Quelques acquisitions sont recensées pour des transformations de bureaux en logements. Mais « il reste des freins économiques et politiques ».Avec la dissolution, la proposition de loi du député Romain Daubié (Modem et indépendants), visant à faciliter ces reconversions, et qui avait recueilli un large consensus politique, est tombée aux oubliettes.
Du côté de la demande placée de bureaux (prises à bail et ventes à l'occupant), Immostat constate une réduction de 5 % au premier semestre 2024 par rapport à la même période de 2023, à 853.300 mètres carrés sur six mois. « Il s'agit d'une baisse modérée », estime Eric Siesse, directeur général adjoint de BNP Paribas Real Estate chargé du pôle bureaux location.Elle correspond pour lui à « une nouvelle normalité » depuis le développement du télétravail et d'un système de postes de travail partagés (« flex office ») dans bon nombre d'entreprises.« Nous devrions désormais être sur une demande placée annuelle moyenne de 1,9 million de m2 en Ile-de-France, au lieu d'un peu plus de 2,3 millions avant Covid », ajoute-t-il.Cependant, la baisse de la demande placée s'est accélérée au deuxième trimestre de cette année, pour atteindre 9 %, à 408.700 m2. Cela est dû, selon CBRE, à un manque de grandes transactions, supérieures à 5.000 m2. « Ce sont surtout les très gros deals qui ont manqué », précise Eric Siesse. Cependant, relativise Alexandre Fontaine, directeur exécutif chez CBRE, « la demande des grands utilisateurs est là mais les délais de négociation se sont sensiblement allongés et les projets mettent du temps à se concrétiser ».Eric Siesse constate de son côté une baisse de la demande pour les petites surfaces (inférieures à 1.000 m2). « Cela témoigne du manque de visibilité des chefs d'entreprises lié à l'inflation et à la hausse des taux, et plus récemment aux élections. Il y a notamment tout l'environnement de la net économie qui a posé le stylo », indique-t-il. Il note aussi que les nombreux ponts du mois de mai n'ont pas facilité les signatures.Paris concentre la moitié de la demande des entreprises. « Le flux d'entrants et de sortants y est extrêmement limité », poursuit-il. Le niveau élevé des loyers - jusqu'à 1.100 euros par mètre carré et par an dans les emplacements les plus prisés - dissuade les sociétés installées en banlieue d'y venir. Quant à celles qui ont élu domicile dans la capitale, elles veulent rarement en partir.