Sur plus de 1.000 m2, le public est invité jusqu'au 25 août à déambuler dans sept salles thématiques où plus de 150 objets scientifiques, ethnographiques, oeuvres d'art et autres créations audio-visuelles sont mis en lumière dans une scénographie sophistiquée et intimiste.

"L'enjeu, c'est d'essayer de définir le rêve avec plusieurs points de vue en additionnant des regards historiques, neuroscientifiques et psychanalytiques", explique Yoann Cormier, chef de projet de l'exposition "Le temps d'un rêve".

En hauteur, une immense projection visible durant la totalité du parcours laisse deviner des formes fantasmagoriques censées illustrer le rêve, au son d'une douce musique de fond pour une visite plus immersive.

On y voit une pieuvre filmée en 2019 pendant son sommeil, "Heidi", élevée par le biologiste américain David Scheel, qui se camoufle avec son environnement en changeant de couleur. "Ses réactions sont-elles dictées par le scénario d'un rêve ?", interroge un panneau de présentation.

Dans un laboratoire de neurosciences reconstitué, un imposant appareil de mesure des années 1950 illustre le travail du neurobiologiste français Michel Jouvet (1925-2017). C'est en observant des chats dormir que le scientifique définit pour la première fois le terme de "sommeil paradoxal", phase où le corps est amorphe alors que le cerveau présente une intense activité électrique.

A côté, la diffusion de témoignages audiovisuels de "rêveurs lucides", des personnes qui sont conscientes qu'elles sont en train de rêver, captent l'attention. 

- Traducteur de rêves -

Les spécialistes estiment aujourd'hui que le rêve, dont le cauchemar, agit comme "un régulateur émotionnel" par rapport aux "charges émotionnelles denses" que chacun peut vivre au quotidien, selon M. Cormier.

Plus loin, l'exposition d'objets rituels séculaires comme des appuie-nuques africains ou chinois, une planche ornée en bois kanak ou encore un imposant masque coloré de Papouasie-Nouvelle-Guinée, rappelle que le rêve a été aussi considéré comme "un portail entre deux mondes", un espace de communication entre vivants et disparus, entre humains et non-humains.

Des "clés des songes", petits ouvrages écrits qui donnent une interprétation des rêves, ornent également les vitrines du musée comme une édition de la clé du Duc de Zhou (1.000 ans avant notre ère) ou encore celle de la clé de l'érudit islamique Muhammad Ibn Sirin (654-729). 

Un traducteur de rêves amusera grands et petits. Le dispositif, aidé par une intelligence artificielle, enregistre d'abord la voix du visiteur invité à raconter un de ses songes dans un micro. La confession est alors transformée en une animation onirique diffusée sur écran.

La précédente exposition "A nos amours" du musée des Confluences avait attiré quelque 456.000 visiteurs d'octobre 2023 à l'été 2024.