La France avait été l'an dernier l'un des deux seuls pays, avec Hong Kong, où l'immobilier de luxe s'était très mal porté en volume, avec une baisse de 30 % du nombre de ventes à Paris pour les biens supérieurs à 2 millions d'euros, selon Christie's International Real Estate. Paris avait même été la seule place au monde où les prix avaient dévissé (-10 % en 2013), alors qu'ils affichaient partout ailleurs une santé insolente. Le même bilan navré de l'année écoulée avait été fait en janvier par tous les acteurs du haut de gamme dans l'Hexagone.Selon Daniel Féau, la tendance s'est néanmoins inversée. Le réseau en veut pour preuve l'évolution de son chiffre d'affaires au premier trimestre 2014 : + 16 % et même + 106 % sur le seul mois de mars 2014 avec une poursuite du rebond en avril. « Cette forte hausse du chiffre d'affaires est liée à la progression du nombre de ventes, notamment pour les biens d'une valeur supérieure à 2 millions d'euros, et non pas à l'augmentation des prix. Ceux-ci ne baissent plus sur le haut de gamme, mais ne remontent pas encore, commente Daniel Féau. Cette croissance forte du nombre de ventes de nos agences est notamment consécutive au retour d'acquéreurs étrangers qui renonçaient à leur acquisition depuis deux ans et que nous voyons aujourd'hui revenir, principalement parce qu'ils sont attirés par la baisse des prix. » Ces acquéreurs étrangers ont aussi finalement intégré qu'ils n'étaient concernés qu'à la marge par l'évolution de la fiscalité française.

« Fenêtre de tir »

Les acquéreurs nationaux, quant à eux, reviennent sur le marché parisien. « Il n'a pas offert depuis longtemps la combinaison d'une offre aussi abondante à des prix ayant fortement baissé, tout cela dans un contexte de taux d'intérêt très faible, estime Daniel Féau. Il y a probablement là une "fenêtre de tir" que certains ne veulent pas manquer. » En 2013, la forte baisse de 10 % dans le haut de gamme avait contrasté avec celle, beaucoup plus modérée, du prix de vente moyen à Paris : la baisse avait été de moins de 2 % d'après les notaires, avec un montant moyen de transaction de 420.000 euros.Le contraste est toujours vrai, mais dans l'autre sens, puisque actuellement, les promoteurs estiment le marché des logements neufs de plus en plus déprimé (selon l'enquête de conjoncture du ministère en avril). Mais « dans le monde, le marché immobilier de luxe évolue parallèlement aux volumes des ventes d'art, et non au volume de ventes de logements », rappelle, en guise de conclusion, l'étude de Christie's International Real Estate.