Le geste devrait finalement être fort. A quelques jours de la clôture des Assises de la fiscalité - leurs membres remettront leurs propositions mardi - il semble que l'exécutif soit prêt à engager une baisse significative des impôts pesant sur les entreprises. Le quantum n'est pas encore arbitré et dépendra de l'ampleur des économies programmées, mais pourrait approcher les 8 milliards d'euros. Une enveloppe jugée insuffisante par le patronat, mais qui demeure très supérieure à ce que l'exécutif avait prévu : les travaux des Assises devaient initialement se faire à fiscalité constante.Les participants à ces Assises plaident depuis le début des négociations pour deux familles de solutions : une baisse du taux de l'impôt sur les sociétés (IS), qui, à 38 %, est l'un des plus élevés d'Europe, et une réduction des impôts sur la production, au premier rang desquels la « C3S », une taxe assise sur le chiffre d'affaires des entreprises. Celle-ci rapporte 5 milliards d'euros et finance le régime de protection sociale des indépendants. D'après les premières conclusions des travaux, qui seront remises formellement mardi, les membres du groupe de travail sur l'IS plaident en priorité pour une baisse de son taux « à condition (que celle-ci soit) massive en visant à terme un taux nominal proche de la moyenne européenne, soit environ 25 % », indique le relevé de conclusions . « Si, compte tenu des marges budgétaires disponibles, le taux nominal ne devait baisser que de quelques points, l'effet sur l'attractivité serait marginal et une majorité des membres du groupe considèrent dans ce cas que la baisse des impôts sur les facteurs de production devrait être privilégiée, et en priorité la C3S ».